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Critique de Henri-l-oiseleur


Sandor Marai, dans son Journal de 1944 (p. 84), écrit un si grand éloge de l'essai de Gautier sur Baudelaire, que j'ai été lire le texte en question. Gautier n'est pas seulement le dédicataire des Fleurs du Mal, l'ami de l'auteur et un esthète parfait. C'était aussi un pauvre écrivain attaché à la "roue du journalisme" qui écrivait, pour gagner sa vie, des critiques d'art, de théâtre et de littérature, si nombreuses qu'on n'en fait pas le tour. En 1868, il rédige cette étude de Baudelaire pour "Le Moniteur Universel", et pose les bases et les principaux éléments du discours critique (pré-linguistique et pré-stylistique) sur Baudelaire, les Fleurs du Mal, le fameux procès de 1857, les traductions d'Edgar Poe, et le grand livre sur l'opium et Thomas de Quincey ("Les Paradis Artificiels"). La grandeur des Petits Poèmes en Prose, parus peu de temps avant cette étude, lui échappe totalement. Gautier n'a rien d'un penseur ni d'un critique littéraire bien pertinent : il ne comprend pas grand chose à la poésie de Baudelaire et, dix ans après le procès pour immoralité, se croit obligé de défendre la moralité profonde de l'homme et de l'oeuvre, comme si cela avait la moindre importance. Mais il est un artiste : il sait merveilleusement parler du vers baudelairien, de la langue du poète, de sa métrique et surtout de ses images. Gautier est un écrivain peintre : incapable de penser, il voit avec génie formes et couleurs. Et sa maîtrise du style imagé, luxueux, de la description, font de ce livre une oeuvre de prose française magnifique.
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