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Critique de musaraneus


Pour commencer, un grand merci à Babelio et aux éditions Points pour ce partenariat.
Je suis très sensible aux couvertures, à la qualité d'impression et de mise en page, même (et surtout !) pour les poches, et les éditions Points me déçoivent rarement sur cet aspect.
La couverture est jolie oui, avec un portrait de l'auteur, une femme forte, indépendante et féministe les yeux au ciel dans une pose «étourdie-rigolote » sensée refléter son propos; Ok donc pour la photo. Par contre, ce bandeau rose bonbon... c'est pas mon truc à la base le coup du bandeau (à ce sujet, je vous invite à (re)découvrir l'excellente enquête Babelio sur les jaquettes et autres bandeaux ici : https://babelio.wordpress.com/2018/10/15/couvertures-quatriemes-de-couvertures-bandeaux-quen-pensent-les-lecteurs/ )
mais franchement ? Rose bonbon ?!
Si l'auteure dit adorer cette couleur, c'est quand même très premier degré, non ?!
Elle en parle d'ailleurs très bien p.243 « Les jaquettes sont souvent caractérisées par des couleurs pastel, des silhouettes de femmes élégamment vêtues ou quelques parties de leur corps étalés de façon ambiguë. [...] En tant qu'écrivains, nous n'avons que peu de contrôle sur la façon dont s'organise le marketing de nos livres ou sur les jaquettes dont on les affuble. Et soyons clairs : la « fiction féminine » et le design souvent mièvre des couvertures qui l'accompagne résultent de choix de marketing destinés à embrasser le sujet du livre, ou son auteur, ou les deux. Nous sommes dépendants de ces catégories arbitraires, qui de bien des façons sont insultantes envers les hommes, les femmes et l'écriture. »
CQFD...

Sur le fond, c'est intéressant et raconté de manière sympathique avec des exemples puisés dans la vie de l'auteure ou dans la culture populaire, et exposés avec humour et sincérité.
Sans être révolutionnaire, le propos de Roxane Gay est important : elle nous parle de culture du viol, omniprésent dans les médias, des connotations négatives associées systématiquement a tout ce qui est féminin, des discriminations faites aux femmes issus de minorités (noires, transgenres, grosses, etc.) parfois par les femmes elles-mêmes. Elle insiste d'ailleurs sur l'importance de la solidarité entre les femmes, relève le peu d'intérêt des débats sur le genre, accuse la sphère publique (lois, opinions, débats) d'être intrusive lorsqu'il s'agit de la vie ou des choix des femmes, etc.
Une bonne piqûre de rappel donc.
Avec cependant quelques bémols qui m'ont empêchés d'apprécier pleinement cette lecture (en dehors de l'affreux bandeau) :
La langue, tout d'abord, un parler théâtral façon one woman show, très courant dans les essais anglo-saxons mais que je trouve personnellement un peu fatiguant à la longue (il y a tout de même 400 pages !)
Ensuite il y a un problème de références. On ne connaît pas la grande majorité des séries télévisées, publicités, livres, spectacles d'humoristes, journaux etc. qui sont cités.
(Ça n'a l'air de rien mais imaginez un livre qui s'appuierait, pour illustrer son propos, sur le dernier spectacle de Jean Marie Bigard, les émissions de Cyril Hanouna, des livres pour enfants comme Martine à la plage ou encore la série télé Hélène et les garçons. Maintenant imaginez qu'un japonais lise ce livre...)
Ce décalage culturel rend finalement ce genre de livre difficiles à exporter car toutes ces références à la culture populaire américaine finit par noyer le lecteur (non américain) qui n'y comprend plus rien. Et c'est très frustrant !

Une petite déception qui n'engage bien sûr que moi, aussi je vous invite à vous faire votre propre idée en le lisant. Car, bonne ou mauvaise, de toutes nationalités, cultures, couleurs, que vous soyez féminine ou pas... peu importe, Soyez féministe !

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