AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Le siècle des Lumières (10)

Hume était à bien des égards le type parfait de l'homme cultivé de son temps. Il ne se distinguait de ses congénères que par son exceptionnelle audace intellectuelle. Né en Ecosse en 1711 dans un milieu protestant sévère, il n'avait pas vingt ans qu'il s'était détaché de la foi par la seule force du raisonnement et avait conçu les principes de sa philosophie sceptique : c'est en effet à dix-neuf ans qu'il fit paraître sa première oeuvre maîtresse, le Traité de la nature humaine. L'ouvrage était si abstrait de pensée et si difficile d'écriture que peu de gens le comprirent : selon les propres termes de Hume, "il tomba de la presse mort-né".

Chapitre 3. En Quête de la société idéale
Commenter  J’apprécie          20
D'autres facteurs interviennent aussi. Les voyages se multiplièrent à la surface du globe et les hommes découvrirent qu'il existait d'autres civilisations aussi avances que la leur. La prétention du christianisme à être la seule foi véridique fut mise en doute; il apparut qu'il pouvait y avoir aussi quelque vérité dans d'autres religions.

Chapitre 2. Une religion rationnelle
Commenter  J’apprécie          10
A travers les siècles, les théologiens s'étaient péniblement efforcés de préciser le sens de certains textes et d'accorder entre elles les nombreuses versions des vies des saints mais , jusqu'à la Renaissance, personne , même parmi les chrétiens les plus cultivés, n'eût songé à mettre en question des récits de visions extraordinaire et d'événements miraculeux. C'est avec les progrès de l'humanisme que l'esprit critique fit son apparition et que des érudits commencèrent à écarter les versions interpolées et à épurer le texte des Ecritures. Au XVIIe siècle, une petite cohorte d'érudits d'une haute piété -Jésuites flamands et Bénédictins français pour la plupart- soumirent à une révision sévère toutes sortes de documents religieux, et finalement la Bible elle-même.

Chapitre 2. Une religion rationnelle
Commenter  J’apprécie          00
Les jésuites et l'autorité pontificale se heurtaient à une vigoureuse opposition des rois de France, appuyés par tout un courant de pense qu'on appelait le Gallicanisme. Les Jésuites subissaient d'autre part les attaques d'un groupe de catholiques austères, les Jansénistes, qui leur reprochaient la tiédeur de leur foi et leurs pratiques mondaines.

Chapitre 2. Une religion rationnelle
Commenter  J’apprécie          00
Les Jésuites français ont été formés pour exercer leurs fonctions dans le monde raffiné de la Cour. C'étaient souvent des hommes de haute culture, auxquels le nouveau rationalisme était familier.

Chapitre 2. Une religion rationnelle
Commenter  J’apprécie          00
Même l'Europe catholique fut contaminée par l'esprit nouveau, bien que dans certaines régions -en particulier l'Espagne- la piété traditionnelle demeurât vivace. En France, où une société brillante se passionnait pour la philosophie, le théâtre et la poésie, l'Eglise était riche, mondaine et profondément mêlée à la vie politique.
Certes, le luxe et la pompe séculière ne vont pas nécessairement de pair avec l'irreligion. Racine, le représentant le plus parfait du classicisme au XVIIe siècle, avait été d'une dévotion profonde, surtout dans ses dernières années.

Chapitre 2. Une religion rationelle
Commenter  J’apprécie          00
De là à la position des déistes -selon lesquels la seule preuve de l'existence de Dieu est dans ses oeuvres visibles- il n'y avait qu'un pas. Les déistes eurent tôt fait de le franchir. Mais les idées de Locke marquèrent aussi les chrétiens orthodoxes, et sa théologie raisonnable influença l'église anglicane durant tout le XVIIIe siècle. Cette popularité ne fut d'ailleurs pas due au seul prestige de ses idées religieuses : le rationalisme et l'appartenance aux classes supérieures allèrent souvent de pair, alors que que l' "enthousiasme" tendit à s'identifier au comportement des classes inférieures; or, l'église anglicane était précisément celle à laquelle se rattachaient de préférence les Anglais riches, cultivés et de bonne famille.

Chapitre 2. Une religion rationelle
Commenter  J’apprécie          00
Le Christianisme raisonnable de Locke préconise la tolérance à l'égard des minorité religieuses ( à l'exception des athées, dont la parole, dit Locke, ne saurait faire foi en justice, et des catholiques, qu'il considère comme les agents d'une puissance étrangère. Il prêche la modestie en face des mystères de la nature et tient la révélation pour une extension de la raison. Les miracles, estime-t-il sont des phénomènes naturels qui ont seulement une apparence surnaturelle parcequ'ils sont au-delà de notre compréhension. De même , s'il ne nie pas la vérité du christianisme, il soutient que la doctrine chrétienne peut se ramener à une proposition unique : à savoir que Jésus-Christ est le Messie. Quant au reste de ce que l'on enseigne aux chrétiens à accepter pour vrai, Locke n'y voit qu'une fiction _l'invention de prêtres superstitieux ou avides de pouvoir.

Chapitre 2. Une religion rationnelle
Commenter  J’apprécie          00
Cependant, de toutes les causes qui ont contribué au XVIIIe siècle à refouler les préoccupations religieuses vers la périphérie de l'existence, aucune n'a peut-être té plus puissante que la sécularisation croissante de la religion elle-même. Entraînés par le nouvel esprit de la recherche, les prêtres et les ministres du culte -calvinistes, luthériens aussi bien que catholiques- commencèrent à considérer l'histoire de leurs propres églises et de celles de leurs rivaux avec un certain détachement critique et souvent un scepticisme narquois. (...)
C'est en Angleterre que les étapes de cette singulière évolution de la pensée religieuse, de la croyance au scepticisme, peuvent être le plus facilement retraces. Au XVIIIe siècle, les platoniciens de Cambridge, petit groupe d'ecclésiastiques et de professeurs de l'Université de Cambridge, commencèrent à déplorer ouvertement l'extravagance et l'hypocrisie des disputes doctrinales entre sectes. Ils proposèrent de réduire le message chrétien à quelques propositions relativement simples et relativement raisonnables.
Le christianisme, affirmaient-ils, est essentiellement la pratique de la raison et l'exercice de la vertu, associés à la contemplation mystique. La raison et la foi ne sont pas contradictoires, mais concordantes : la raison conduit à la foi ; la foi rehausse la valeur de la raison.

Chapitre 2. Une religion rationnelle
Commenter  J’apprécie          00
Malgré les attaques féroces des philosophes contre la religion ( "Mangeons du jésuite ! " écrit Voltaire dans candide ), le XVIIIe siècle est resté une époque fondamentalement religieuse. L'esprit séculier des Lumières n'a pas ruiné la religion. ce qui s'est produit, du moins dans la société riche et cultivé, fut plutôt une sorte de déplacement des préoccupations religieuses du centre de la vie vers sa périphérie. ce fut, pour une part, le résultat des campagnes menées par les philosophes contre la religion organisée, et pour une part l'effet de contagion des formes de pensée newtoniennes.

Chapitre 2. Une religion rationnelle
Commenter  J’apprécie          00


    Acheter ce livre sur
    Fnac
    Amazon
    Decitre
    Cultura
    Rakuten


    Lecteurs (4) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Quand les enquêteurs parlent...

    — Il s’en est fallu d’un cheveu ! Sans son regard rapide, sans ses yeux de lynx, XXX XXXX, en ce moment, ne serait peut-être plus de ce monde ! Quel désastre pour l’humanité ! Sans parler de vous, Hastings ! Qu’auriez-vous fait sans moi dans la vie, mon pauvre ami ? Je vous félicite de m’avoir encore à vos côtés ! Vous-même d’ailleurs, auriez pu être tué. Mais cela, au moins, ce ne serait pas un deuil national ! Héros de Agatha Christie

    Arsène Lupin
    Hercule Poirot
    Rouletabille
    Sherlock Holmes

    13 questions
    77 lecteurs ont répondu
    Thèmes : romans policiers et polars , humour , enquêteursCréer un quiz sur ce livre

    {* *}