Tous savaient que le travail n'était qu'un prétexte pour vivre sa vie loin de la marmaille et de cette épouse trop austère qu'il n'aimait plus depuis longtemps ? (p.9)
Elle s'est demandé si le silence pouvait être une forme de mensonge. Non. Le silence est un langage. Son langage à elle. (p.156)
L'aînée qui la berce encore et encore essaye de lui dire que l'amour se joue à deux. Il n'y a pas un actif et un passif mais deux personnes qui vont l'une vers l'autre. Devant l'incompréhension visible de sa cadette, elle ajoute que l'on peut choisir de vivre dans la sécurité et renoncer à l'amour mais quelle que soit la solution adoptée, elle émane d'un choix, pas d'une fatalité. (p.148)
Attendre, c'est à cela que se résume sa vie. Attendre le prince charmant, attendre le bon vouloir maternel, attendre que le monde bouge autour d'elle. Attendre… Est-elle consciente de sa passivité ? (p.148)
Cousin était l'ombre d'un homme. Un garçon sans volonté. Un éternel orphelin. Un raté. (p.124)
Comment ne pas imaginer que, dans sa tête bien faite de femme forte détestant le genre masculin, elle n'ait pas monté une sorte de stratégie consistant à protéger Marthe des intrus susceptibles de la détourner d'un bon mariage difficile à négocier ? (p.114)
L'avenir, parfois, lui paraît d'une telle évidence qu'elle se demande s'il n'est pas déjà passé. (p.68)
On ne sait jamais, dit-elle toujours lorsqu'elle interdit quelque chose sans argument valable. (p.46)
Marthe découvre ainsi que, dans l'amour, le partage du silence est un langage. (p.40)
Elle vient d'avoir dix ans. Elle est bonne élève, très pieuse, d'une sagesse exemplaire. Le curé a dit à sa mère qu'elle pourrait recevoir la communion privée dans quelques mois. Elle est si pure. Elle se demande comment on peut être SI pure ou TRES pure. Il y a donc des degrés dans la pureté. cette idée la trouble. (p.30-31)