Assez de l'homme d'en haut ! L'homme d'en bas a le droit d'exister. C'est à l'homme d'en bas qu'il est temps de penser, à celui dont la guerre vient déranger la vie, dévaster le champ, tuer les fils avec le père, tuer de douleur la mère et la femme, affoler le cerveau. C'est à l'inconnu de vingt ans qui est mort, à Austerlitz ou à Waterloo, dans une sonnerie de victoire ou un sauve-qui-peut de défaite, c'est à celui-là, pris au seuil de la vie, qu'il faut penser. Cet anonyme aurait peut-être été plus grand que Napoléon. Le génie de la guerre n'a pas le droit de supprimer le génie de la pensée.
"L'enfermé" de Gustave Geffroy.