Charéos éperonna son gris et sortit de la clairière. Beltzer ramassa sa hache, monta sur selle et le suivit.
Harokas attendit un bon moment. Enfin, il sauta en selle et les suivit. Charéos l'entendit revenir. Il tira sur ses rênes lorsque l'assassin arriva à sa hauteur.
- Eh bien ? Demanda Charéos.
- Vous ne pouvez pas attaquer l'armée nadire à vous trois, déclara Harokas.
- Que proposes-tu ?
- A quatre, ce serait plus équilibré.
-Ecoute bien Kiall ,ce que nous faisons est facile.Tu comprends ?Facile ! Ce que font les villageois est dur. Ils prient et espèrent qu’il y aura juste assez de pluie pour faire pousser les blés et suffisamment de soleil pour que la récolte soit mûre.Sans jamais savoir quand la sécheresse , la famine ou les pillards viendront détruire leur vie ou enlever les gens qu’ils aiment.
Un homme ne peut pas vivre sans danger, peu importe qu'il le veuille ou non.
- Un jour, il tombera, avait-il déclaré. Peu en réchapperont.
- Dans ce cas, pourquoi vivent-ils là?
- Ils ont toujours vécu là, mon petit. Et au bout d'un moment, ils ont oublié le danger. On ne peut pas vivre indéfiniment avec la peur. Il faut l'absorber et elle perdra ses pouvoirs.
Quand une femme a des enfants, elle change. Ils deviennent sa raison de vivre.
Qu'est-ce que le temps, si ce n'est que le souffle entre la naissance et la mort?
Tout en prononçant les mots, Charéos sentit le mensonge s'asseoir dans sa gorge.
- Comment arrives-tu à supporter ses humeurs et ses dépressions? avait demandé Charéos.
- Je ne les vois pas, avait rétorqué Maggrig. Je ne vois que l'homme.
- C'est incroyable, [...]. Il est laid et gras - et puis il pue.
- Et ce sont ses bons côtés, [...]. Attends de le connaître un peu mieux.
- Vous ne pouvez pas attaquer l'armée nadire à vous trois, déclara Harokas.
- Que proposes-tu ?
- A quatre, ce serait plus équilibré.