Pas un pardon ou un geste d'excuse, seul son protégé l'intéresse. Elle pourrait me susurrer des mots doux, mais non, elle ne ment pas, elle assume les raisons qui l'ont poussée à me contacter.
- Qu'a-t-il de si spécial ?
- Il doit devenir un ange.
- Eh bien, parfait. Plus vite il claque, plus rapidement tu as ton disciple.
Je peux bien m'amuser un peu !
Aaron tend les bras, enlace mon cou, caresse ma joue rugueuse du fait d'une barbe naissante.
- Putain, Fallen ! Crie-t-il en me repoussant.
- Tu ne veux plus me faire un bisou ? le questionné-je en battant des cils.
- Tu es vraiment un connard !
J’ai promis à Ysaline de résoudre l’affaire pour éloigner les ténèbres de son ange, alors je vais le faire…
— Le temps presse, le destin de mon protégé est toujours incertain. Il faut que tu le mettes en sécurité.
Les péchés humains sont un délice pour un ange déchu. Ils nourrissent notre âme. Plus nous nous abreuvons de sentiments sombres, plus notre puissance augmente et, en bonus, Satan nous fou la paix. C'est en partie pour ça que je fais ce métier, je côtoie la tristesse, la haine et le mensonge au quotidien, je ne sauve plus les âmes perdues, je les laisse dériver. C'est parfait pour ne pas avoir le grand patron sur le dos. Mon âme doit ressembler à de la cendre et mes affaires sont le charbon incandescent qui maintient une flammèche de vie dans mon existence. En dehors de ces moments, je suis mort.
Les bribes d’informations volées dans la mémoire de Mme Stoling me suffiront à reconnaître le maître chanteur. Les dons des déchus dépendent de qu’ils étaient avant d’en devenir un. Pour ma part, j’étais un ange gardien, je pouvais lire dans les pensées pour guider mes protégés. Après mon passage aux enfers, j’ai atterri sur Terre avec interdiction de retour au Paradis. Même banni pour l’éternité, j’ai conservé quelques possibilités minimes. Aujourd’hui, je n’ai accès qu’à des pensées immédiates. C’est d’autant plus facile que la personne est simple mentalement.
Avec Mme Stoling, une fois passé le botox, c’est porte ouverte.