Genet dans ce qu'il a de plus splendide. L'on ne touche pas au génie absolu des
Pompes funèbres avec sa réflexion quasi-théologique sur la transsubstantiation, mais la persistance de motifs religieux, les portraits bouleversants des jeunes détenus se succèdent, tous tournant autour d'Harcamone, figure tutélaire et épicentrale de ce roman typique de
Genet, où l'intrigue s'efface au profit d'une galerie de personnages dont les noms finissent par former un paysage érotique, une famille digne des Atrides où chaque descendance amène ses criminels.
Jean Genet excelle toujours à faire naître la poésie, la rose, du stupre et de la saleté, dans son renversement habituel des codes et des normes de l'amour littéraire. Un très grand livre.
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