Curieux roman, où le travail du deuil de Jean (prénom ambivalent, puisque c'est celui de l'auteur-narrateur, mais aussi et surtout celui de son ami mort tué par les Allemands) se fait à travers une étrange intrication de fantasmes et de réalité, parfois claire et parfois difficile à suivre, sur fond d'Occupation nazie et de mythologie genetienne "inversée"...Ce roman très complexe, à la narration démultipliée (il y a plusieurs narrateurs, Jean Genet donnant la parole tantôt à des miliciens, tantôt à Hitler lui-même qu'il ridiculise, comme il a ridiculisé le pape dans Elle, selon le même procédé, tantôt à une petite bonne flouée qui est le double meurtri de l'auteur) n'est évidemment pas un texte politique pronazi. Mais il serait trop long d'en analyser ici les procédés de narration. On peut être choqué (ce qui est, du reste, mon cas) par l'organisation des fantasmes érotiques, empruntés au monde militaire et à une pègre où triomphent la violence et la trahison, on peut même être choqué par un système poétique qui repose sur ces fantasmes, mais on ne doit jamais oublier que l'on est en présence d'un texte poétique et non pas d'un texte politique. Un texte poétique écrit par un écrivain dont l'amant était un héros de la Résistance et non un milicien.
Intéressant pour qui aime cet auteur, mais difficile au premier abord car continuellement imprégné, déformé, reformé par le flot de la subjectivité..
Genet est la mplus belle écriture fraznçaise su 19 avec Proust.
Il exige une lecture profonde et réflexive pour ne pas tomber ce procès d'intention facile d'en faire une apologie des nazis ,de Hitler et des SS. C'est à peu près le contraire en fait. Et il mélange spectaculairement la pornographie gay la plus crue à la poésie la plus belle.
Un jeux littéraire pourrait être de voler une partie d'un titre d'un autre auteur pour introduire ma critique de ce livre. Ainsi je dirais qu'il nous introduit dans une époque que je nommerais : l'amour au temps de l'occupation.
Oui, pourquoi pas nous lancer dans une lecture qui nous déstabilisera totalement dans notre définition de l'amour. À vous de vous prêter au jeu.
Certes, il y a un style. Réellement touchant parfois. Et certes, quelques apparentes atrocités exprimées ne sont pas à prendre au premier degré — je comprends la douleur qui fait naitre ses pensées. Mais le "Qu'on l'encule sur la tombe de sa fille, je serai content." (p. 196) il passe pas. Genre vraiment pas. Je ne vois pas comment on peut comprendre cette phrase autrement que comme un "Je serais ravi qu'elle se fasse violer". Et nope. Définitivement, ce livre peut brûler.
On peut admirer la construction de ce livre ou aimer son audace. On peut y voir une très belle histoire d'amour. Il n'empêche que c'est un livre difficile à lire de par son style et sa narration ainsi que par certains passages très crus et cruels. Je n'ai pas trouvé la beauté ou le génie que certains y ont vus.
Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell