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EAN : 9782070279197
308 pages
Gallimard (24/11/1978)
3.77/5   35 notes
Résumé :
Dans Pompes funèbres (1947), Jean Genet propose une vision homoérotisée d'Hitler, ainsi qu'un regard trouble sur les rapports qu'entretiennent la violence nazie et l'attirance sexuelle. Il adopte dans le même ouvrage une partie du point de vue de la Milice et pointe la fascination de celle-ci pour la mise en scène du culte du corps et de la virilité développés par le nazisme. Cela ne fait pas pour autant de Jean Genet un thuriféraire du régime nazi ou de la collabor... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Curieux roman, où le travail du deuil de Jean (prénom ambivalent, puisque c'est celui de l'auteur-narrateur, mais aussi et surtout celui de son ami mort tué par les Allemands) se fait à travers une étrange intrication de fantasmes et de réalité, parfois claire et parfois difficile à suivre, sur fond d'Occupation nazie et de mythologie genetienne "inversée"...Ce roman très complexe, à la narration démultipliée (il y a plusieurs narrateurs, Jean Genet donnant la parole tantôt à des miliciens, tantôt à Hitler lui-même qu'il ridiculise, comme il a ridiculisé le pape dans Elle, selon le même procédé, tantôt à une petite bonne flouée qui est le double meurtri de l'auteur) n'est évidemment pas un texte politique pronazi. Mais il serait trop long d'en analyser ici les procédés de narration. On peut être choqué (ce qui est, du reste, mon cas) par l'organisation des fantasmes érotiques, empruntés au monde militaire et à une pègre où triomphent la violence et la trahison, on peut même être choqué par un système poétique qui repose sur ces fantasmes, mais on ne doit jamais oublier que l'on est en présence d'un texte poétique et non pas d'un texte politique. Un texte poétique écrit par un écrivain dont l'amant était un héros de la Résistance et non un milicien.
Intéressant pour qui aime cet auteur, mais difficile au premier abord car continuellement imprégné, déformé, reformé par le flot de la subjectivité..
Genet est la mplus belle écriture fraznçaise su 19 avec Proust.
Il exige une lecture profonde et réflexive pour ne pas tomber ce procès d'intention facile d'en faire une apologie des nazis ,de Hitler et des SS. C'est à peu près le contraire en fait. Et il mélange spectaculairement la pornographie gay la plus crue à la poésie la plus belle.
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Un jeux littéraire pourrait être de voler une partie d'un titre d'un autre auteur pour introduire ma critique de ce livre. Ainsi je dirais qu'il nous introduit dans une époque que je nommerais : l'amour au temps de l'occupation.
Oui, pourquoi pas nous lancer dans une lecture qui nous déstabilisera totalement dans notre définition de l'amour. À vous de vous prêter au jeu.
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Certes, il y a un style. Réellement touchant parfois. Et certes, quelques apparentes atrocités exprimées ne sont pas à prendre au premier degré — je comprends la douleur qui fait naitre ses pensées. Mais le "Qu'on l'encule sur la tombe de sa fille, je serai content." (p. 196) il passe pas. Genre vraiment pas. Je ne vois pas comment on peut comprendre cette phrase autrement que comme un "Je serais ravi qu'elle se fasse violer". Et nope. Définitivement, ce livre peut brûler.
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On peut admirer la construction de ce livre ou aimer son audace. On peut y voir une très belle histoire d'amour. Il n'empêche que c'est un livre difficile à lire de par son style et sa narration ainsi que par certains passages très crus et cruels. Je n'ai pas trouvé la beauté ou le génie que certains y ont vus.
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
La mort tranquille de ce communiste de vingt ans, descendu sur les barricades du 19 août 1944, par la balle d'un milicien charmant, orné de sa grâce et de son âge, fait honte à ma vie.
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J'étais enceint d'un sentiment qui pouvait, sans que je m'en étonne, me faire accoucher dans quelques jours d'un d'un être étrange, mais viable, beau à coup sûr.
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Il faisait froid. L'humidité pénétrait nos vêtements. Le brouillard était assez épais. Il semblait que nous fussions seuls, personnages sans passé et sans avenir, formés simplement de nos qualités respectives de jeune hitlérien et de bourreau, et réunis l'un à l'autre non par une succession d'événements, mais par le jeu d'une gratuité grave, la gratuité du fait poétique : Nous étions là, dans le brouillard du monde.
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Mon art consistant à exploiter le mal, puisque je suis poète, on ne peut s'étonner que je m'occupe de ces choses, des conflits par quoi se caractérise la plus pathétique des époques. Le poète s'occupe du mal. C'est son rôle de voir la beauté qui s'y trouve, de l'en extraire (ou d'y mettre celle qu'il désire, par orguei?) et de les utiliser. L'erreur intéresse le poète, puisque l'erreur seule enseigne la vérité. Je répète ici que le poète est asocial (apparemment), il chante les erreurs, il les enchante ensuite afin qu'elles servent ― ou la soient ― la beauté du lendemain.
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J'aime ces petits gars dont le rire ne fut jamais clair. J'aime les miliciens. Je songe à leur mère, à leur famille, à leurs amis, qu'ils perdirent tous en entrant dans la Milice. Leur mort m'est précieuse (...).
Le recrutement s'en fit surtout parmi les voyous, puisqu'il fallait oser braver le mépris de l'opinion générale qu'un bourgeois eut craint, risquer d'être descendu la nuit dans une rue solitaire, mais ce qui nous attirait surtout c'est qu'on y était armé. Ainsi j'eus, pendant trois ans, le bonheur délicat de voir la France terrorisée par des gosses de seize à vingt ans (...).
J'aimais ces gosses dont la dureté se foutait des déboires d'une nation (...). J'étais heureux de voir la France terrorisée par des enfants en armes, mais je l'étais bien plus quand ces enfants étaient des voleurs, des gouapes. Si j'eusse été plus jeune, je me faisais milicien. Je caressais les plus beaux, et secrètement je les reconnaissais comme mes envoyés, délégués parmi les bourgeois pour exécuter les crimes que la prudence m'interdisait de commettre moi-même.
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Videos de Jean Genet (71) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean Genet
Le texte inédit d'un auteur culte.
Juin 1942. Jean Genet est incarcéré à la prison de Fresnes, condamné à huit mois de réclusion pour vol de livres. À trente et un ans, le détenu n'a encore rien publié ; mais la cellule est un lieu propice à l'éclosion de son talent littéraire. Il y écrit son premier roman, "Notre-Dame-des-Fleurs", et le long poème "Le Condamné à mort".
L'attrait du théâtre se fait déjà sentir, comme en témoigne "Héliogabale", ce drame à l'antique dont un manuscrit a été enfin retrouvé à la Houghton Library. L'existence de cette pièce était attestée, Genet l'ayant fait lire à quelques proches et ayant exprimé le souhait qu'elle soit publiée et créée — avec Jean Marais dans le rôle-titre. Rien de cela n'eut lieu et l'écrivain n'y revint plus.
Voilà donc, plus de quatre-vingts ans plus tard, la mise en scène des dernières heures d'Héliogabale, jeune prince romain assassiné, telles que Genet les a rêvées et méditées.
Au travers de cette figure solaire, hautement transgressive et sacrificielle, à laquelle Antonin Artaud avait consacré un essai flamboyant en 1934, Genet aborde les thèmes qui lui sont chers, dans les règles de l'art mais en laissant affleurer un lyrisme bien tenu : le travestissement et l'homosexualité, la sainteté par la déchéance, la beauté par l'abjection. Un envers du monde social où l'auteur, apprenti dramaturge, entend déjà trouver ses vérités, situer son oeuvre à venir et inventer sa propre légende.
Découvrir "Héliogabale" : https://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/La-Nouvelle-Revue-Francaise/La-Nouvelle-Revue-Francaise524
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