Tout va bien

Ellie est une jeune étudiante aux Beaux-Arts. Elle habite Paris, avec son père, son grand-frère, Léo, un brin incontrôlable et caractériel, et sa petite soeur, Charlotte, atteinte de trisomie, ses parents étant séparés. À 20 ans, la jeune femme n'a jamais eu de petit ami. Ce ne sont pourtant pas les occasions qui lui ont manqué. Une situation qui l'inquiète, qui la fait douter et qui lui fait se demander si elle est tout à fait "normale" d'autant qu'elle se sent terriblement seule. Un soir, alors qu'elle est couchée, elle reçoit un texto d'Archimède, un camarade de classe, lui demandant si elle ne voudrait pas sortir avec lui. Étonnée et après une réponse un brin idiote, elle accepte. Son amie Holly est ravie pour elle. Mais cette situation va la chambouler. En effet, Ellie souffre de dépression chronique depuis des années, vit de hauts et de bas, a des crises d'angoisse et ne supporte pas le moindre contact physique. Aux côtés d'Archimède, la jeune femme va peu à peu se dévoiler et apprendre à se connaître...

Ellie, c'est Anna Lkiss alias Charlie Genmor, né fille et aujourd'hui garçon non-binaire. Avec ce tout premier roman graphique, Charlie Genmor s'inspire de sa propre vie et se livre tout en douceur et émotion. Elle cherche à comprendre pourquoi le contact physique, que ce soit avec son nouveau petit ami, ou avec sa soeur, lui est insupportable. D'où lui vient ce traumatisme ? Et pourquoi ne ressent-elle que si peu les choses ? Elle décrit, notamment grâce à Archimède, la découverte du contact intime mais aussi les émotions intenses qui vont la submerger et les crises d'angoisse que cela va provoquer. Plongeant au fond d'elle-même, Ellie va se découvrir et mettre des mots sur ce qui lui pèse. Touchant, émouvant, ce roman graphique fait montre d'une grande justesse et d'une rare sensibilité. Un témoignage pudique, une tendre histoire d'amour et une belle leçon d'acceptation de soi et de son passé avec qui, immanquablement, l'on doit vivre. Graphiquement, à l'instar de cette magnifique couverture, l'on plonge avec délice dans cette ambiance bleutée.

Comme dans la chanson éponyme d'Oreslan, le "Tout va bien "affiché en titre de la Bande dessinée de Charlie Gennor, jeune auteur de BD nantais, est plutôt à prendre de façon ironique : car Ellie, la jeune fille de vingt ans qui est l'héröine de ce récit d'apprentissage, n'a pas l'air d'aller si bien que cela au début de l'histoire que le lecteur est invité à découvrir.

D'abord, sa vie familiale n'est pas des plus roses ; entourée d' un frère aîné caractériel et violent; une petite soeur en situation de handicap et des parents séparés qui ne la comprennent pas forcément.

Par ailleurs, sentimentale parlant, Ellie déplore fortement le fait qu'à 20 ans, elle ne se soit encore jamais lancée dans une aventure amoureuse , et se pose énormément de questions lorsqu'un de ses amis de faculté, Archimède lui demande de sortir avec lui.

Plutôt que de répondre favorablement à cette demande sans hésiter, Ellie est dans l'évitement, accepte de coucher avec lui , mais n'éprouve pas vraiment de désir pour lui ni du reste pour quiconque, et cette valse hésitation forme les pages de ce beau récit initiatique profondément autobiographique.

Tout va bien" est en effet un récit autobiographique ce qui veut dire qu' Ellie, jeune fille de vingt ans est Charlie , garçon non binaire transgenre de 30 ans, et que cette métamorphose ne sera révélée qu'à la toute fin de cet émouvant roman graphique.

Lorsqu'il a commencé ce récit autobiographique, Charlie était encore une fille, et pas encore un auteur de genre masculin car n'avait pas encore conscience, qu'il était une personne transgenre,même si comme on le voit dans la BD, il sentait fortement un trouble identitaire manifeste et voyait bien qu'il (elle) ne ressentait pas comme les autres.

Beau récit sur la différence, sur la résilience et sur la nécessité de crever l'abcès et de dialoguer pour aller mieux, "Tout va bien" , porté par un univers visuel tout de bleu ( couleur souvent associée à la soif de vérité) traite avec une bonne dose d'humour et de sensibilité des questions souvent taboos autour de la sexualité, du déterminisme de genre et de féminisme.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..

Ellie se pose des questions. A 20 ans, cette jeune étudiante en Beaux-Arts n'est jamais tombée amoureuse et n'a jamais été en couple et, pire, ce désir est complètement absent chez elle. Est-elle normale? Va-t-elle finir vieille fille? Alors, quand Archimède, un camarade de classe, lui propose qu'ils sortent ensemble, elle se dit “Pourquoi pas?”, convaincue que leur histoire ne tiendra pas deux semaines mais désireuse néanmoins d'en faire l'expérience.
Contre toute attente, ces deux êtres fragilisés par la vie, vont se révéler au contact l'un de l'autre, apprendre à se connaître, se découvrir et prendre goût à ce qui pourrait sembler banal pour tant d'autres, mais représente un défi pour eux. En laissant faire les choses en douceur, lentement, Ellie et Archimède vont peu à peu faire tomber les masques et assumer qui ils sont. Et si, être amoureux, c'était tout simplement se sentir bien avec l'autre tout en restant soi-même?

Avec ce roman graphique aux accents autobiographiques, Charlie Genmor aborde de nombreux thèmes passionnants tels que le traumatisme et ses répercussions, la question de la normalité dans notre société, la non-binarité et la transidentité, le rapport à la sexualité, la dépression, la famille, qu'on ne choisit pas mais avec laquelle il faut composer et, bien sûr, la question de l'amour et des nombreuses formes qu'il peut revêtir. Des sujets complexes, mais qui sont traités ici avec beaucoup de justesse et de finesse, ce qui fait que l'on ressent une empathie immédiate pour ces personnages fragiles mais intelligents, qui cherchent à se comprendre et se connaître pour mieux résoudre leurs blocages, le tout dans un profond respect de l'autre et avec une tolérance qui forcent l'admiration.

Le trait est simple, pur et assez minimaliste, mais très expressif et suffit largement à rendre compte des émotions des personnages. le choix du bleu et de ses nuances, une couleur souvent associée à la mélancolie, à la tristesse, mais aussi à la sérénité et à la vérité, collent parfaitement à l'atmosphère de l'histoire. “Tout va bien” est une lecture touchante, très introspective, pleine d'émotions et de sensibilité, qui traite avec brio du “ Gnothi seauton”, le fameux “Connais-toi toi-même", de Socrate et donne l'impression que Charlie Genmor, à 30 ans, s'est enfin trouvé. Un témoignage qui aidera, peut-être, ceux qui se cherchent encore à trouver leur voie…

A 20 ans, Ellie prend une décision risquée parce qu'elle n'en peut plus de ne pas ressembler aux autres, elle ne se comprend pas : elle sortira avec le premier garçon qui le lui demande. C'est donc ce qui arrive avec Archimède, un camarade de classe qu'elle apprécie. Lors de leurs premiers rendez-vous, ils discutent en éclatant des bulles de papier bulle, ou encore il lui donne des objets rouillés pour sa collection, et cuisine pour elle.

Les débuts sont toutefois difficiles, car Ellie est très réticente aux contacts physiques, et fait régulièrement des crises d'angoisse. Heureusement, Archimède est compréhensif et l'aime comme elle est. Il ne l'oblige jamais à rien, et respecte ce rapport complexe qu'elle a avec son corps. le temps passant, Ellie se rend compte qu'elle est tout simplement bien avec lui, qu'ils peuvent parler de tout, se confier sans se sentir jugés, comme elle est avec ses amis.

Il y aura encore des doutes et des rechutes, tous deux ayant leurs problèmes, Ellie avec sa "dépression chronique" et Archimède avec ses problèmes de sommeil et sa tendance à s'isoler quand ça ne va pas, mais dans la progression de leur couple, ils sauront grandir et se remettre en question.

J'ai apprécié cette bande dessinée, que j'ai trouvé un peu verbeuse malgré tout, mais qui se lit très facilement. Les planches jouent sur le bleu, nous présentant les états d'esprit et les émotions intérieures d'une jeune fille qui se débat dans une famille malheureuse, ses deux parents s'étant séparés, avec une soeur, Charlotte, trisomique, et un frère, Léo, qui se mure et devient violent avec l'adolescence. Comme son père, Ellie doit lutter contre sa tendance à faire semblant, à camoufler son mal-être, et retirer son masque pour aller mieux.

A travers la relation amoureuse de deux jeunes gens qui ne sont qu'eux-mêmes, l'auteur fait passer des messages de respect et de tolérance, énonçant le consentement comme un impératif catégorique, et déployant au passage, à travers les personnages secondaires, comme Holly, la meilleure amie et confidente d'Ellie, diverses possibilités amoureuses, et une catégorie encore méconnue du spectre LGBT, l'asexualité. Ellie n'est pas asexuelle, elle a juste besoin de temps, et si elle l'avait été, Archimède l'aurait aimée comme elle était.

C'est un récit en images qui ne tombe jamais dans la facilité, le trait est épuré et juste, la mise en images imaginative et dynamique. C'est une belle réussite, qui peut faire du bien, parce que c'est un discours qu'on a encore besoin d'entendre, qui n'est pas acquis, bien qu'on en parle davantage.

Cette superbe couverture m'a tapée dans l'oeil et le titre m'a tout de suite fait comprendre l'ironie du résumé. Ellie semble être une jeune femme normale en proie à des remous intérieurs et en constante réflexion sur elle, les autres, ce qui l'entoure et ce que les gens voient d'elle. Beaucoup de remise en question sur elle-même, cette BD ne tombe pas dans la pathologie, ce sont les faits et les sentiments que tout un chacun peut ressentir et vivre à différents moments de sa vie. Des hauts comme des bas où on suppose qu'on arrivera à sortir la tête de l'eau : c'est comme ça que j'ai compris le message de cette couverture. Ellie souffre de dépression chronique, de régulières crises d'angoisse. Avec le soutien d'Archimède et de Holly, sa meilleure amie, elle va se découvrir et comprendre d'où lui vient toute cette peine. Sa douleur intérieure et invisible.
Ce n'est pas uniquement Ellie qui apprendra à s'accepter mais on suivra également son entourage, comment ils vont tous grandir et mûrir. Bonne découverte touchante et prenante.

Je vais être très gentil dans la notation de cette oeuvre. Pour autant, qu'est-ce que l'héroïne Ellie m'a un peu tapé sur le système. J'avoue aisément que je ne serais sans doute pas resté très longtemps avec ce genre de femme. Je tire mon chapeau au petit ami très compréhensif qui devrait sans doute avoir un prix Nobel ou une récompense bien méritée. Maintenant, la dépression chronique est une maladie qui peut être assez handicapante dans les relations sociales. Il faut avoir un peu de compassion.

J'ai mis plusieurs jours pour venir à bout de ce long pavé car il m'a fallu reprendre de l'énergie car cela vide les dernières réserves après une longue journée de travail. le lecteur n'aura pas forcément envie. Cependant, c'est un témoignage assez touchant car c'est sincère. C'est d'ailleurs ce qui m'a plu malgré tout. le graphisme au ton bleuté passe très bien également.

Et dire que c'est la première oeuvre de son auteur en tant qu'artiste complet. Là encore, je dis que c'est vraiment bien. J'ai été captivé et ce n'était pas gagné d'avance.

Un bon retour vers notre jeunesse et nos premières relations sexuelles. Car c'est ce qui préoccupe Ellie, encore vierge à 20 ans.
Pas facile avec son contexte familial d'être épanouie : une soeur trisomique, parents divorcés, grand frère rebelle et, elle, qui est sujette aux crises d'angoisse et a du mal à supporter le contact physique. Et un jour, débarque Archimède, modèle de patience et gentillesse. Un beau témoignage sur l'acceptation de soi et les tourments du relationnel. Des dessins simples ayant comme prédominance le bleu.

Tout va bien a été une autobiographie qui m'a donné l'impression de connaître Ellie.

Je me suis identifiée énormément sur plein de sujets... C'était très touchant et fort.

Ça a été une BD qui donne l'envie de prendre le temps de se connaître et d'être comprise et écoutée par son entourage et sa famille choisie.

Le bleu très présent est mélancolique et transporte dans les flots de la dépression. Les scènes de souffrances sont puissantes et violentes et tranchent avec le reste de l'esthétique, j'ai beaucoup aimé.

On ressent tous les doutes, les incertitudes et les recherches intérieures de Ellie (mais aussi d'Archimède et de ses proches). J'ai ressenti beaucoup d'empathie pour ces personnages fragiles qui doivent souvent porter des masques.

Ça parle de sujets forts, de handicap, de genre, de maladie mentale, de pression de la société, de passage à l'âge adulte, de recherche de soi et d'acceptation, d'adaptation, de patience et d'amour.

Charlie Genmor s'inspire de sa propre vie et se livre tout en sensibilité et émotion. de manière parfois un peu verbeuse (ça manque de "show don't tell" à certain moment), mais ça se lit très facilement.

Je pense que ce récit peu résonner même chez les personnes qui ne sont pas touchées de premières mains par ces thématiques. On s'est tous sentis perdus à un moment de notre vie et ce roman graphique fait mouche. Il aidera, peut-être, ceux qui cherchent encore à trouver leur voie.

Tout ne va pas toujours bien, mais aujourd'hui, ça va.

Cette BD m'a attiré par son titre mais surtout par son synopsis qui je trouve intrigue et suscite la curiosité.

Ellie est une jeune femme très réservé qui se pose énormément de questions même trop de questions. Chaque faits et gestes qu'elle fait suscite des interrogations et cela lui gâche sa vie, elle ne profite pas et se laisse submerger. Alors lorsqu'elle rencontre Archimède, toutes ses interrogations et réflexions redoublent, elle n'arrive pas à lâcher prise alors qu'elle se sent enfin bien avec quelqu'un. On va la suivre dans cette lutte contre ces réflexions mais également dans sa découverte de soi.

J'ai trouvé cette BD très touchante puisqu'Ellie est une jeune femme peut sûre d'elle et qui redoute chaque épreuve, rencontre. Elle nous entraîne dans son quotidien et dans ses peurs les plus secrètes mais surtout elle nous montre ce qu'est pour la vision de l'amour. N'ayant jamais eu de copains, on la suit dans cette nouvelle aventure qu'est l'amour, les premiers contacts, les premiers rapports charnels. Mais Ellie n'est pas comme les autres, le contact l'effraie et elle n'ose pas s'ouvrir à Archimède par peur mais surtout par pudeur. C'est vraiment très intéressant de suivre ces pensées et de voir qu'au fil des pages elle essaye d'évoluer tant bien que mal. Cette évolution se fait en grande partie avec l'aide de son petit ami, qui l'épaule et l'écoute énormément. Enfin, une histoire d'amour avec un homme qui comprend, écoute et supporte quoi qu'il arrive !

J'ai passé un agréable moment avec Ellie qui nous montre que même si l'on pense que tout est perdu, que l'on y croit plus, avec les bonnes personnes tout est possible !

Une BD qui peut se lire dès l'adolescence afin de briser quelques stéréotypes.

L'histoire d'Ellie et de sa recherche d'elle-même à traverses relations amicales et amoureuses. Charlie se définit comme pansexuelle et ne sait pas très bien ce qu'elle recherche ni si elle recherche vraiment quelque chose. On la suit dans son questionnement, ses pensées, sa culpabilité. L'oeuvre est magnifique mais l'histoire m'a semblé longue.