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Critique de Blok


Blok
24 novembre 2020
Elisabeth George est un mauvais écrivain ; je le dis, bien que (ou parce que) j'ai lu, sans doute par perversité, la quasi-totalité de son oeuvre publiée en Français,
Américaine, elle a eu le tort de situer ses intrigues en Grande-Bretagne, c'est-à-dire dans un pays étranger pour elle, ce qui est souvent une source d'erreurs et de contre-sens, d'autant qu'elle n'a jamais vécu dans le pays; ce qui n'aurait peut-être pas servi à grand-chose: Donna Leon, qui a vécu longtemps en Italie, et vit toujours, le crois, à Venise- elle a bien de la chance!- ,commet aussi des erreurs avec son Commissaire Brunetti, policier à Venise (elle refuse prudemment d'être traduite en Italien, crainte sans doute d'être jetée dans un canel; les Italiens, quel grand peuple!)
Mais George demeure la reine de l'incongruité culturelle..
Dans les premiers volumes de la série, son Lord Thomas Linley, créé dans les années 80, évolue dans une Angleterre qui semble être celle des années trente ; il est d'ailleurs une improbable resucée du Lord Peter Wimsey de Dorothy Sayers. Il a un majordome (rare en 1980 en dehors de la famille royale...) lui-même sorte de Jeeves échappé des romans de Wodehouse. Totalement anachronique, il travaille par ailleurs à Scotland Yard, malgré son rang et sa fortune (il aurait sûrement été très apprécié de ses collègues) et se déplace dans sa Bentley, même pour aller dans les quartiers les plus difficiles.
Comme tout cela est vraisemblable !
Pour respecter le principe du duo d'enquêteurs mal assorti, l'inspecteur Linley est flanqué du Sergent Barbara Havers, issue du prolétariat anglais et tout aussi caricaturale dans son genre, mais bénéficiant de la part de l'auteur d'un mépris de classe évident.
Je ne parlerai pas du groupe d'amis de Linley, de leurs chassés-croisés amoureux, de cet ami de Linley qui a pour majordome (encore un!!) son propre beau-père.
Bien, les choses s'arrangent (un peu) dans les volumes suivants, mais le cadre de départ reste inchangé.
Mais je voulais parler de « Juste une mauvaise action », avant-dernier opus de la série, où les quelques bornes qui restaient son allègrement franchies.
Elle envoie en effet Barbara Havers sévir à Florence. Pauvre Italie !
L'auteur traduit en effet sa méconnaissance totale du pays, de ses habitants, de ses moeurs, de son système judiciaire. Reste les clichés éculés habituels sur les Italiens.
Au-delà des clichés, on nage dans l'invraisemblance totale : on voit en effet un magistrat casser la gueule à un commissaire de police dans le bureau de ce dernier (après tout, ça se fait peut-être aux USA, qui sait?)
Je ne parlerai pas de l'intrigue ; elle est aussi mal foutue que les autres, mais on ne la voit même à travers les âneries du contexte.

Quand on pense que certains critiques (mais lisent-ils les livres qu'ils critiquent?) la placent au même niveau que P.D. James et Ruth Rendell - et même au-dessus!

Maispeut-être après tout a-t-elle pris conscience de la valeur de ce qu'elle fait, si l'on en juge par les titres de ses deux derniers ouvrages: "Juste une mauvaise action", et "la punition qu'elle mérite? "Crime et châtiment, c'est malheureusement déjà pris
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