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Critique de lacerisaie


Les violences faites aux femmes sortent de plus en plus du silence.
La littérature s'empare de ces sujets avec force et détermination. de Philippe Besson à Hélène Lafon en passant par Eric Reinhart ou Lola Lafon pour n'en citer que quelques uns, les écrivains mettent leur écriture talentueuse au service de la dénonciation de ces faits abjects

Dans son dernier roman Elizabeth Georges choisit de mettre la lumière sur les mutilations génitales. Certaines familles nigérianes vivant à Londres sont encore confrontées à ces révoltantes pratiques ancestrales pourtant illégales sur notre continent.

L'auteure tricote avec talent une intrigue policière centrée sur ce problème sociétal. Nous retrouvons bien sûr nos deux enquêteurs mal assortis, l'aristocratique Thomas Linley et Barbara Harvers sa coéquipière si déroutante ainsi que le reste de l'équipe, Simon, Deborah et N'Kata.
Trois récits vont s'entremêler pour bien sûr se rejoindre.

Nous retrouvons la photographe Déborah Saint James amie de Linley. Elle est sollicitéee pour un projet photographique et rencontre de jeunes femmes ayant bénéficier de chirurgie réparatrice.
Lynley et son équipe sont quant à eux confrontés au décès d'une jeune policière d'origine nigériane. Ayant elle-même subit ces mutilations elle enquête sur une clinique pratiquant illégalement des mutilations génitales médicalisées.
Nous plongeons également dans la vie d'une famille nigériane dont le fils Tanimola Bankole veut à tout prix empêcher l'excision de sa jeune soeur Simisola âgée de 8 ans.

L'enquête avance mais plus que l'arrestation du meurtrier ce qui m'importe au fil des pages c'est Simisola. Cette adorable fillette de 8 ans que sa famille veut exciser pour "bien la marier" m'émeut. Ce que j'admire c'est la révolte de Tani son frère, son courage et sa force de caractère. Il force le respect et ouvre une porte sur l'espoir pour toutes ces jeunes enfants africaines.

Dans ce roman très documenté rien n'est manichéen. Elizabeth georges traite avec beaucoup d'humanité de cette révoltante pratique séculaire. On y croise des femmes qui tentent de se reconstruire, des médecins qui réparent (et l'on pense à Denis Mukwege prix nobel de la paix en 2018), des mères engluées dans leur culture, ne remettant pas en cause le geste d'excision mais cherchant de bonnes conditions d'hygiène pour leurs filles et tout un réseau militant au coeur de Londres pour faire évoluer ces pratiques indignes.


Un roman de 650 pages que j' ai eu du mal à lâcher. J'ai aimé y retrouver les personnages connus bien sûr, une intrigue artistiquement construite bien sûr mais surtout j'ai apprécié qu'un roman et qui plus est un polar éclaire avec intelligence un fait sociétal. La fiction pour dire l'indignité du monde.
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