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Grand spécialiste du jazz, Alain Gerber le côtoie depuis l'adolescence. En effet, c'est à cet âge qu'il découvre une musique qui ne cessera de l'accompagner et de l'étonner. Mais faute de moyens pour se procurer des disques, c'est à travers des textes qui le décrivent, empruntés aux bibliothèques, qu'il rencontre d'abord le jazz pour ne plus le lâcher. Par la suite, il écrira de nombreux textes critiques prouvant sa parfaite maîtrise du sujet.
Mais depuis quelque temps, il se tourne vers la fiction pour tenter d'en dégager l'essence. L'historien du jazz laisse alors parler le romancier dont la plume se délie dans une écriture éminemment mélodique. Balades en jazz raconte cette histoire intime entre un homme et une musique. « L'éphémère, grâce à la musique, vous rassasie de l'éternel. On peut dire que je me serai bien régalé », dit-il, non sans une certaine gourmandise. Pour lui, le jazz est un peu comme un retour en enfance, à ses émotions propres.
Ces balades auxquelles nous convie Gerber sont d'abord une confession : « le jazz, pour peu que je n'ai pas raté ma vie, j'aurai vécu dedans ». Vécu qui court sur chaque page où une phrase en appelle une autre comme autant de madeleines de Proust, comme autant de rencontres musicales incarnées par des musiciens, des lieux spécifiques, des villes. Tel un impressionniste, l'auteur couvre alors les pages d'une prose où tous les sens sont sollicités, égrenant çà et là quelques photos choisies qui font penser à un album de souvenirs.
On le suit, ce jazz vagabond, depuis les rives du Mississipi jusqu'à New York ou Paris, depuis Armstrong, Ellington jusqu'à Miles Davis, Stan Getz. le jazz dans tous ses états, entre ombre et lumière. Il s'habille avec ce qu'il trouve, prend telle ou telle tonalité. Formidable caméléon jusque derrière les caméras de cinéastes. Mais toujours insaisissable.
Voilà le voyage à la fois temporel et spatial que nous offre Alain Gerber ; un voyage qui rassemble quelques balades remarquables racontées par un homme de jazz dont l'important est « de marcher à côté de ses semelles, de faire mentir ses traces, puis de s'arrêter à l'auberge espagnole et, comme si de rien n'était, bien calé sur ses coudes, les yeux abrités dans l'ombre d'un feutre mou, en passant sur sa lèvre humectée la bande gommée du papier à cigarettes, de réclamer le plat du jour. S'il s'en va sans payer, alors là, vraiment, c'est complet ».
Une chose est sûre, après la lecture de Balades en jazz, on est d'accord avec un certain philosophe allemand qui disait que sans musique la vie serait une erreur.
Critique de CDemassieux
Grand spécialiste du jazz, Alain Gerber le côtoie depuis l'adolescence. En effet, c'est à cet âge qu'il découvre une musique qui ne cessera de l'accompagner et de l'étonner. Mais faute de moyens pour se procurer des disques, c'est à travers des textes qui le décrivent, empruntés aux bibliothèques, qu'il rencontre d'abord le jazz pour ne plus le lâcher. Par la suite, il écrira de nombreux textes critiques prouvant sa parfaite maîtrise du sujet.
Mais depuis quelque temps, il se tourne vers la fiction pour tenter d'en dégager l'essence. L'historien du jazz laisse alors parler le romancier dont la plume se délie dans une écriture éminemment mélodique. Balades en jazz raconte cette histoire intime entre un homme et une musique. « L'éphémère, grâce à la musique, vous rassasie de l'éternel. On peut dire que je me serai bien régalé », dit-il, non sans une certaine gourmandise. Pour lui, le jazz est un peu comme un retour en enfance, à ses émotions propres.
Ces balades auxquelles nous convie Gerber sont d'abord une confession : « le jazz, pour peu que je n'ai pas raté ma vie, j'aurai vécu dedans ». Vécu qui court sur chaque page où une phrase en appelle une autre comme autant de madeleines de Proust, comme autant de rencontres musicales incarnées par des musiciens, des lieux spécifiques, des villes. Tel un impressionniste, l'auteur couvre alors les pages d'une prose où tous les sens sont sollicités, égrenant çà et là quelques photos choisies qui font penser à un album de souvenirs.
On le suit, ce jazz vagabond, depuis les rives du Mississipi jusqu'à New York ou Paris, depuis Armstrong, Ellington jusqu'à Miles Davis, Stan Getz. le jazz dans tous ses états, entre ombre et lumière. Il s'habille avec ce qu'il trouve, prend telle ou telle tonalité. Formidable caméléon jusque derrière les caméras de cinéastes. Mais toujours insaisissable.
Voilà le voyage à la fois temporel et spatial que nous offre Alain Gerber ; un voyage qui rassemble quelques balades remarquables racontées par un homme de jazz dont l'important est « de marcher à côté de ses semelles, de faire mentir ses traces, puis de s'arrêter à l'auberge espagnole et, comme si de rien n'était, bien calé sur ses coudes, les yeux abrités dans l'ombre d'un feutre mou, en passant sur sa lèvre humectée la bande gommée du papier à cigarettes, de réclamer le plat du jour. S'il s'en va sans payer, alors là, vraiment, c'est complet ».
Une chose est sûre, après la lecture de Balades en jazz, on est d'accord avec un certain philosophe allemand qui disait que sans musique la vie serait une erreur.
