La musique est une danse rituelle avec des guitares autour des percussions afrisaines et du tandem basse/batterie, zébrée des éclairs du sax ou de la trompette .
A la trompette, je n'osais pas m'exposer au Minton's et je n'osais pas m'exposer devant Bird. J'ai exorcisé mes deux peurs à la fois. J'ai pris mon tour dans une de ces jams d'enfer qui se déroulaient là-bas, en sachant pertinemment que Diz et l'autre enfoiré se trouvaient dans la salle, puisque nous étions arrivés ensemble. Comment ai-je joué ? Je serai bien incapable de le dire. Pas trop bien, j'imagine. Et pas si mal que ça, dans la mesure où l'assistance ne m'a ni viré du podium, ni hué, ni même battu froid, et où les deux compères, à la fin de mon chorus m'ont souri.
Je ne supportais déjà plus ces vieilleries. Pour moi, dès qu’une musique n’est pas du lendemain, c’est qu’elle est de la veille. Et si elle est de la veille, elle est déjà morte. Ce n’est plus qu’un fossile.
Cette femme m’aurait tué sur place, que ça ne m’aurait pas dissuadé de l’admirer. Et il continue sur ce registre « Disons que je suis spécial, de ce côté-là. Je suis ainsi fait que je ne peux pas admirer quelqu’un sans l’aimer (sauf Bird, je l’admets, mais c’est l’exception qui confirme la règle). A l’inverse, j’ai beaucoup de mal à aimer si je n’admire pas. Même s’il s’agit de mes propres enfants