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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Il y a des romans dont on pense, quand on les referme, qu'ils sont l'exacte raison pour laquelle nous, lecteurs, passons notre temps à arpenter bibliothèques et librairies, en quête d'un souffle, d'une émotion, d'un peu d'or et de lumière... Des romans qui sont à la fois si beaux et si douloureux que les lire est une souffrance presque aussi insoutenable que de les terminer.
"La Mélancolie des Baleines" est de ceux-là, qui mêle la poésie à la tristesse, la beauté à la douleur, la temporalité du conte à la nôtre, l'amour le plus fou à la solitude la plus déchirante, les paysages d'Islande à la langue française...
Il y a chez Philippe Gerin un peu de Jon Kalmann Stefansson (!) et un amour, une culture de la langue, de ce qu'elle peut murmurer et chanter que je n'ai que trop peu rencontré dernièrement, une manière de faire danser et s'écouler les mots d'une pureté absolue d'autant plus confondante qu'elle ne manque pas non plus de texture, d'opulence, de richesse. Et cette grâce, loin de n'être que formelle, se fait déchirante tant elle dit, du coeur de sa beauté, la tristesse, le deuil, la solitude, l'amour, la peur. Les émotions dans ce qu'elles ont de plus brut, de plus absolu, de plus beau et de plus terrifiant.

Cela fait certes de "La Mélancolie des Baleines" un roman exigeant mais intense aussi, bouleversant, hypnotique. le genre de roman qui vous happe, vous agrippe et ne vous lâche plus jusqu'au dernier sanglot, jusqu'au dernier élan vers la beauté indescriptible de cette histoire et s'il ne fallait en garder qu'une phrase, je conserverai celle-ci: "La poésie, c'est tout ce qui reste quand le monde est en morceaux".

L'intrigue prend corps aux confins de l'Islande, sur cette île aussi âpre que belle, froide et volcanique, si dure pour qui ne sait pas en percevoir la chaleur et la beauté.
Là, tandis que s'échouent -comme sur toutes les plages du monde- des baleines presque par dizaines, rappelant ainsi aux hommes oublieux l'état du monde et de leur planète, les destins d'Arna, de Gudmundur, de Sasha, Ayden et Eldfell vont se croiser et ce qu'ils vivront ensemble au cours d'une nuit de tempête et de sable noir les changera sans doute à jamais, autant, en tout cas, que toutes les fêlures, les ecchymoses, les meurtrissures même qu'ils portent en eux...
Ayden et Sasha ont promis à leurs fils Eldfell de l'emmener dans le pays où leur histoire a commencé, dans le pays qui lui a donné son prénom. Neuf ans plus tard, l'île a changé, tout comme les deux amoureux fous dont le bonheur tranquille n'est plus depuis qu'Eldfell souffre d'un mal dont il ne guérira pas. Ce voyage, qui sera peut-être le dernier de l'enfant, a pour eux le gout doux-amer des souvenirs et de la nostalgie de ce présent déjà si lointain.
Arna, elle, revient dans la maison bleue de son enfance après toute une vie passée au service des autres. Dans la demeure qui surplombe la mer et les tempêtes, Arna retrouve aussi ses fantômes et surtout celui de son compagnon, disparu vingt-cinq ans plus tôt.
Chauffeur de bus, Gudmundur arpente chaque jour la même route mais sa vraie vie n'est pas là. Sa vie, elle naît à la nuit tombée quand il peut se pencher sur ses cahiers. Gudmundur se rêve écrivain mais de ses romans, il n'écrit que des bribes, en commençant par la fin. Il lui est impossible de remonter aux origines de ses histoires qui ressemblent sans doute un peu à la sienne... Celui qui fut un enfant trouvé et mal-aimé ne ressemble pas aux gens d'ici avec ses yeux vairons et son teint doré, celui qui fut un enfant trouvé et mal-aimé ne cherche rien de plus que quelqu'un à aimer.

Ce sont les baleines et la tempête qui finissent par réunir ces personnages aussi souffrants que le monde dans lequel ils évoluent, aussi désespérés et pourtant, et même si la fin du monde est proche, et même si le deuil, et même si la mort, ensemble ils feront l'expérience de l'espoir et de la lumière, de la fraternité et de la beauté. de celle du monde et de celle des hommes.
Et c'est sublime, beau à pleurer.
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C'est beau et d'une grande poésie, cette langue travaillée comme un bel ouvrage. Elle demande à être apprivoisée, et nous oblige, nous lecteurs, à nous mettre au diapason d'un rythme lent, des personnages qui prennent la vie à rebours des Hommes Pressés.

Pour autant, on sent une urgence dans le roman, celle qui crée la tension dramatique : quelle menace plane sur la vie d'Eldfell, pourquoi ces baleines meurent-elles ? Quel est le secret d'Arna ? Je vous laisse le soin de découvrir ces personnages dont Arna est ma préférée.
Liés comme pour une tresse, ces êtres nous transcendent et donnent espoir dans l'être humain. Et dans ce qu'il peut avoir de plus beau : l'accueil de l'Autre, l'entraide et la beauté malgré le monde qui s'effondre.
Un roman fort, exigeant et inoubliable.
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Lu dans le cadre du Prix Nouveau Talent Cultura 2021. Je remercie Cultura et les Editions Gaïa pour l'envoi de ce roman.

J'ai eu du mal au début à entrer dans cette histoire. Je n'arrivais pas à faire du lien entre ces 5 personnages qui alternaient au fil des pages.

Puis je me suis laissée prendre par l'écriture de Philippe Gerin qui rend parfaitement l'ambiance des paysages de l'Islande, des croyances des Islandais et de leurs caractères. Son style m'a beaucoup fait penser à celui de Herborg Wassmo (Le livre de Dina).

La poésie qui se dégage des pages finit par mettre au jour les liens que l'Univers a tissé entre les 5 protagonistes de l'histoire afin de les réunir et de combler la peur que chacun porte dans son coeur.

Le personnage de Eldfell, petit garçon malade, et les baleines échouées sur la plage noire permettront aux adultes de se réapproprier leurs vies.

Finalement un excellent moment de lecture. Il faut se laisser emporter par le souffle et la poésie de cette histoire.
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Quelle poesie ! Quelle douceur !
Que ces personnages cabossés sont beaux, doux!
Vivre ces jours avec eux eloigne de la folie guerriere des hommes !
Et cette terre d Islande, si ensorcelante !
J ai ete happee par ce livre !

Je le situe ds mon coeur au meme niveau que l'embellie de A OLAFSDOTTIR et la fille de l hiver d E IVEY !

Et je n oublierai pas ce bel ecrivain P GERIN.
Merci pour cette parenthese enchantee !
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Ma rencontre avec ce roman a eu lieu dans ma librairie préférée, au détour d'une étagère.
Sa couverture a tout de suite attiré mon attention, comme une fleur aux délicates couleurs au milieu d'un parterre en noir et blanc. J'ai aimé l'ambiance qui s'en dégageait, féerique et sombre à la fois.
Et comme souvent, la lecture de la quatrième de couverture n'a fait que confirmer mon attirance, m'invitant à un voyage en Islande à la rencontre de personnes meurtries par la vie.

« La Mélancolie des baleines » c'est l'histoire de trois chemins de vie qui s'écoulent en parallèle.
Il y a d'abord Ayden et Sasha, parents d'un garçon de neuf ans malade et visiblement condamné, qui emmènent ce dernier voir les baleines en Islande, dans ce pays où leur histoire a commencé.
Puis il y a Arna, guérisseuse dans l'âme qui a passé sa vie à accompagner les mourants vers l'autre monde, et qui revient vivre dans la maison bleue de son enfance, là où le souvenir de la disparition mystérieuse de son conjoint vingt-cinq ans plus tôt continue de la hanter.
Et enfin il y a Guðmundur, chauffeur de bus solitaire au physique atypique, qui parcourt chaque jour la route circulaire et passe ses nuits à écrire des mots qui prennent possession de lui.
Les hasards de la vie les amèneront à trouver refuge dans la maison bleue par un soir d'orage, au-dessus d'une plage de sable noir sur laquelle les baleines viennent s'échouer et attendre la mort.

Le premier contact avec les mots de Philippe Gerin peut être déroutant, le temps de quelques pages. le temps d'identifier les personnages. le temps de s'habituer à l'alternance des histoires parallèles qui se succèdent sans aucun chapitre, avec juste une ligne sautée et quelques points pour les séparer.
Mais très vite, la magie opère et on est comme envoûté par la plume de l'auteur, la poésie et la beauté qui se dégagent de ses descriptions de la nature sauvage islandaise.
Le temps de ma lecture, j'ai oublié que j'étais assise sur mon canapé, bien au chaud dans mon appartement, un chocolat posé sur la table basse à côté de moi. J'étais littéralement transportée sur ces landes de roches volcaniques recouvertes de mousse, presque au bout du monde, loin de toute civilisation. Là où la magie et les Alfes noirs existent encore.

Au fil des mots, les existences des personnages de Philippe Gerin se tissent de mille et un détails. de ceux qu'il nous raconte et plus troublant encore de ceux qu'il nous tait. Aucune explication, aucune révélation finale n'est à attendre. Les questions resteront sans réponse. Et pourtant je suis sortie enrichie de ma lecture.
Parce qu'il y a des phrases qui parlent au coeur, à l'âme.

« La Mélancolie des baleines » est une ode à un monde qui se meurt. Un témoignage de la conscience que nous en avons et de l'espoir qui nous porte encore vers un monde qui, peut-être, se survivra à lui-même.
Un roman à découvrir avec émotion…
Lien : http://sylviebeillard.fr/202..
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une écriture superbe, des personnages ciselés avec art et émotion ! un livre magnifique, de ceux qu on n arrive pas à vouloir finir; de ceux qu on a envie d aller la main de l auteur ! magnifique lecture que je me suis empressée de partager autour de moi ! consensus
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Très beau roman, poétique et émouvant, sur la rencontre de six personnages, abîmés par la vie, dans un monde lui même en perdition où les baleines viennent s'échouer sur les côtes du monde entier. C'est un voyage mélancolique, contemplatif, où les paysages islandais sont hypnotiques et réparateurs, où les douloureux mystères ne sont pas résolus, mais où les êtres, aux destins entremêlés, prennent soin les uns des autres. Une lecture magnifique, à la fois empreinte de tristesse et pleine d'espoir.
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🌊Citation : « si une baleine m'avalait puis me recrachait je redeviendrais un enfant comme Pinocchio » 🧋

Je dois admettre qu'au début j'étais un peu perdu, les points de vues s'enchaînent tout juste séparé par un interligne. Je savais plus qui était qui.

Dans ce roman, nous découvrons deux parents, qui ont appris il y a peu de temps que leur fils est malade et que c'est incurable. Pour des raisons personnelles ils décident de faire un voyage en Island avec leur fils, après tout ils l'ont nommé d'après un des volcans de ce pays, Eldefell.

Il entame donc leur procession dans ce voyage qui fera découvrir leur histoire et permettra à leur fils de réaliser son rêve, voir les baleines.

Pendant ce périple ils rencontreront d'abord Guomundour, un homme qui connaît la solitude, il a la peau mate, des yeux vairons et bridé, il ne connait rien de ses origines, car il a été abandonné à la naissance. Il est traité comme un étranger par les gens toute sa vie. Aujourd'hui il est chauffeur de bus sur l'une des lignes qui dessert le petit village d'Isalnde ou se trouve Eldefell et ses parents.

Leur rencontre mènera à la maison d'Arma, la sorcière, elle est herboriste et ressent les choses qui ne se voient pas toujours.

De ce voyage se créeront  des liens plus forts que le sang, bien qu'ils ne se connaissent pas d'avant ils resteront marquer par cette rencontre.

Les parents d'Eldefell qu'ils ne peuvent lutter contre la mort à venir, mais que leur soutien et leur présence laissera une marque indélébile même après la perte de leur fils. Arna découvre qu'il est tant d'arrêter d'attendre le retour de son fiancé disparu. Guomundour découvrira qu'il peut conter pour quelqu'un, lui qui a toujours été seul.

Tout cela est ponctué par l'amour indéfectible qu'Eldefell a pour les baleines. Qui sont au centre d'une tragédie et de l'histoire, elles meurent sans qu'on sache pourquoi. 🎏
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3 parcours de vie, 3 chemins qui se croisent (ou se recroisent). La solitude, le quotidien, le passé, les rêves c'est la simplicité. une histoire qui a tout moment pourrait devenir sombre mais non, une histoire qui est simple, belle, brut. La vie. Et puis l Islande,.
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Il est des romans qui nous touchent pour leur histoire celui ci m a surtout plu pour sa poésie, ces destins croisés, il m en reste une jolie sensation qui me donne l envie de le partager avec mes proches comme avec des inconnus , on en ressort nostalgique et meilleur...
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