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Critique de GaLim


"555" est un titre bien mystérieux pour un roman...
Que se cache-t-il donc derrière ? 

555, c'est le nombre de sonates pour clavecin attribuées au compositeur italien Domenico Scarlatti. Jusqu'au jour où un luthier trouve une partition manuscrite dans un ancien étui en bois pour violoncelle. Et si cette partition était la 556ème sonate pour clavecin de Scarlatti ? 

A partir de cette étonnante découverte, plusieurs protagonistes vont entrer en scène afin de faire entendre leurs voix dans le but de récupérer d'une façon ou d'une autre cette partition. Si certains sont poussés par l'appât du gain, d'autres par les trompettes de la renommée, tous sont mus par leur amour pour la musique et plus spécifiquement celle de Domenico Scarlatti. 

Pour mener l'enquête, l'auteure a choisi un quintette vocal avec Grégoire Coblence l'ébéniste, Giancarlo Albizon le luthier, Manig Terzian la claveciniste concertiste, Rodolphe Luzin-Farge le musicologue et Joris de Jonghe le richissime collectionneur. 

Afin de ne pas risquer la fausse note, je n'en dévoilerai pas plus sur l'histoire en elle-même...


Concernant le choix du compositeur, je le trouve osé. En effet, mettre au coeur d'un roman grand public un compositeur tel que Domenico Scarlatti au lieu de ses contemporains, c'est inattendu. Pour l'époque baroque, il aurait été plus aisé de choisir Jean-Sébastien Bach, Jean-Philippe Rameau ou encore Antonio Vivaldi. Mais "l'amour" pour un compositeur ne se commande pas, comme le prouve Hélène Gestern ici qui, à n'en pas douter, est une fan absolue du maître italien. 

Et pour plonger le lecteur dans le milieu de la musique classique, l'auteure s'appuie sur les compétences de ses personnages, et notamment celles du luthier, du musicologue et de la claveciniste concertiste. Alors est-ce réussi ? 

Commençons par Giancarlo, le luthier. Il est évident que l'auteure a effectué une petite visite guidée et surtout commentée chez un luthier. En effet, elle retranscrit dans ce roman les diverses étapes nécessaires à la fabrication d'un violon, ainsi que les soins à apporter pour son entretien. Car oui, le luthier est aussi le médecin des instruments à cordes. Et chose rare, la relation entre le luthier et les instrumentistes est non seulement abordée mais surtout bien traitée. Car oui, le luthier est aussi un peu le "psy" des instrumentistes. Donc c'est un bel hommage qui est rendu à ce métier de l'ombre, encore peu connu. 

Poursuivons avec Rodolphe Luzin-Farge, le musicologue. Alors celui-là, il est plus vrai que nature ! A travers son personnage, le lecteur peut comprendre en quoi consiste le travail d'un chercheur en musicologie et aussi qu'elle est cette discipline totalement méconnue du grand public. L'auteure a sans conteste fait appel à un professionnel pour l'aider à crédibiliser son personnage, et c'est une réussite.

Ensuite, abordons le cas plus épineux de Manig Terzian, la célèbre claveciniste. Malheureusement, je n'ai pas trouvé son personnage crédible parce qu'elle ne s'exprime pas comme une musicienne mais plus comme une mélomane avertie. le vocabulaire employé ne trompe pas. Il n'est en rien celui d'une technicienne de la musique, ce qui me fait dire qu'Hélène Gestern n'a jamais joué d'un instrument de musique. Il est dommage de ne pas avoir consulté un spécialiste pour crédibiliser ce personnage et corriger les incohérences.

Plus globalement, l'auteure a voulu réunir pour les besoins de l'intrigue des professionnels du monde de la musique qui paradoxalement, ne seraient pas amenés à se rencontrer dans la vraie vie. En effet, il est très peu probable qu'un concertiste, quel que soit son instrument, rencontre un musicologue et que ce dernier côtoie à son tour un luthier... Chacun chez soi 😉 ! 


En résumé et conclusion, ce roman a le mérite de mettre en lumière un compositeur, Domenico Scarlatti, et des métiers du monde de la musique classique, et évidemment, je ne peux qu'adhérer à cette démarche, même si cela confine parfois au cliché. Toutefois, j'ai trouvé l'approche très scolaire avec un petit côté cours d'histoire de la musique niveau L1, qui prend le pas sur l'intrigue qui passe, à mon avis, au second plan. Pour autant, si vous n'avez pas un minimum de connaissances dans le domaine, je ne suis pas sûre que tout soit très explicite pour vous 🤔... Après tout, tentez l'expérience et vous verrez bien !
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