[Suite de
la Païenne]
Ode à la sensualité, à l'amitié, à la curiosité.
Encore une fois, comme pour le précédent, j'ai adoré ma lecture. J'ai aimé ce roman, son histoire, chaque élément qui fait de lui ce qu'il est aujourd'hui. La plume de l'autrice est incroyable, touchante, criante de vérité.
Chacun des sens est en éveil durant la lecture, tant le style est beau, juste. Nous sommes invités à ressentir chaque petite chose qui permet de donner vie à l'oeuvre. Nous sommes conviés directement dans un voyage parfois douloureux, souvent brûlant, mais toujours beau. J'aime me trouver face à une oeuvre qui ne me cache rien, qui ne dissimule rien. Les personnages sont humains, ils ne sont pas parfaits, et c'est ce qui les rends touchants.
Enfin je peux me plonger dans un roman où je sais que l'on ne sera pas mielleux avec le lecteur, où l'on ne dira pas : pas d'inquiétudes, ça ne finit toujours bien. Non. Madame Giani réussit à donner vie à son histoire justement parce qu'elle ne cherche pas à rendre la vie toute rose, toute belle. Toute la puissance de son oeuvre réside dans cette capacité à toucher la vie dans son entièreté. Rien n'est embelli, et le lecteur n'est pas embobiné et couvert d'étoffes, de parfums, gavé de pâtisseries pour qu'il évite de voir les défauts. Au contraire. C'est un roman qui rend hommage aux êtres, dans toute leur complexité. Et comme son prédécesseur, règne dans cette histoire un hommage aux liens humains.
Les religions ne sont plus des obstacles, les croyances ne sont plus des obstacles, rien mis à part la soif de pouvoir ne peut venir stopper l'amitié. Et ce n'est pas une vision romantique des choses, qui contredirait mes arguments, mais bien la vérité du coeur, des êtres. L'autrice réussit à rapprocher tant de personnages, qui voient au-delà des différences, des statuts. Et elle entraîne son lectorat avec elle, qui est emporté par la beauté de ces êtres humains qui savent se parler et s'écouter.
A nouveau c'est un roman historique, marqué par des recherches sérieuses qui donnent corps à une histoire. Si ce roman réussit en un peu plus de 300 pages à être si juste et à ne pas se perdre, c'est grâce à ces recherches et au sérieux de Madame Giani. Écrire un roman où le personnage principal est une jeune païenne au don de guérison, sans tomber dans le fantastique ou la fantasy est une tâche complexe. Il est bien plus facile de « tomber » dans les histoires surnaturelles, qui permettent de donner vie à des raisonnements d'ailleurs. Pourtant ce n'est pas le choix fait par l'autrice, qui conserve notre réalité, notre histoire, pour fonder les siennes.
Ce voyage littéraire se fait en terres inconnues, pour ma part. Et sans rien savoir à l'avance, sans aucune connaissance personnelle de ma part ou de recherches faites en amont, j'ai réussi à ne pas me perdre. J'ai réussi à effectuer ce voyage, sans jamais vouloir abandonner. Je vois dans ce fait tout le génie de Madame Giani qui a réussi en un roman à m'apprendre beaucoup de choses. Et le fait que l'astrologie soit intégrée au récit, en prenant une véritable place et un certain rôle, me fascine.
Pour finir cette longue critique, j'aimerais évoquer le fait que cette autrice a su rendre attachants des personnages que l'on voit à peine. Comme eux, je me suis trouvée les larmes aux yeux face au destin qui ne pouvait être modifié. Pour des êtres que l'on aperçoit quelques fois uniquement, qui viennent se poster dans l'ombre des premiers, j'ai ressenti un amour que je n'éprouve pas toujours pour des personnages dont on peut me parler pendant 600 pages.
C'est un roman magnifique, touchant. Et une histoire qui restera gravée en moi.
Merci.