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Critique de sylviedoc


J'ai lu ce roman en lecture commune avec deux amies, @Siabelle et @Saiwhisper. C'était une expérience entièrement nouvelle pour moi, qui implique de lire en même temps que les « co-lectrices », un nombre de chapitres donné, puis d'échanger ses impressions entre chaque session de lecture. C'est donc moins fluide que la lecture toute seule dans son coin, et cela oblige à plus de réflexion, pour analyser le ressenti et faire passer ses impressions au fur et à mesure qu'on avance en parallèle avec les autres. Je trouve que cela a été un bon exercice, enrichissant à plus d'un titre.
J'ai parfois du me réfréner, parce que j'avais envie de connaître la suite de l'histoire, mais j'ai joué le jeu et pour y parvenir j'ai intercalé d'autres lectures entre chaque « bloc » de 10 chapitres.

Venons-en à ce que j'ai pensé de ce roman. C'est mon troisième de Karine Giebel, après « Purgatoire des innocents » et « Toutes blessent la dernière tue », lesquels m'avaient littéralement subjugués. Cette fois le charme a moins bien opéré, hélas. Et pourtant l'intrigue est toujours aussi bien ficelée, on monte crescendo dans l'abject et la noirceur, et le final est...pas celui qu'on aurait voulu ! Donc tous les ingrédients de la « sauce Giebel » sont bien là, mais...
Le « mais » tient aux personnages, pour lesquels je n'ai vraiment pas réussi à éprouver d'empathie, y compris pour Laëtitia, la victime, sous l'emprise de son supérieur le commandant Richard Ménainville, patron des Stups. le roman se construit autour de l'interrogatoire simultané de Laëtitia par le commandant Delaporte et de Richard par le commissaire divisionnaire Jaubert, de l'IGPN (Inspection Générale de la Police Nationale, autrement dit la police des polices). On sait donc d'emblée que des faits graves se sont produits, ayant débouché sur un drame. Ces interrogatoires vont se poursuivre durant une très longue nuit, et nous découvrons en même temps que les « boeufs-carottes » l'histoire tourmentée et passionnelle qui a débouché sur leur intervention.
C'est l'histoire d'une addiction, celle de Richard qui du jour où sa nouvelle stagiaire débarque dans la brigade ne parvient plus à refréner son attirance pour elle. Elle, c'est Laëtitia bien sûr, mariée et maman d'une petite fille, et contrainte de vivre loin de sa famille par les impératifs de travail. Très vite, on se rend compte qu'elle n'est pas indifférente non plus au charme de son patron. Arrive le jour où la petite nouvelle commet une sérieuse bourde, lors de sa première opération sur le terrain. A partir de là, tout s'enchaîne inexorablement, et l'emprise va s'installer...et on va basculer dans une autre dimension, où le jeu du pouvoir et les pulsions destructrices vont mener Richard et Laëtitia là où ils n'imaginaient pas aller.
D'autres personnages vont jouer un rôle plus ou moins déterminant dans l'intrigue : le capitaine Fougerolles, adjoint et ami de longue date de Richard, Damien, un jeune membre de l'équipe, Nathalie, la seule collègue féminine de Laëtitia, Amaury, le mari vraiment pas à la hauteur selon moi, ou encore Véronique, femme de Richard qui tentera de l'aider...

Il est facile de prendre position pour la victime, Laëtitia, et de condamner sans appel son supérieur bourreau, Richard. Mais l'histoire est bien plus compliquée que ça, et ce jugement manichéen ne peut s'appliquer ici. Laëtitia m'a parfois donné envie de la secouer, déjà parce que j'ai eu l'impression qu'elle n'avait rien appris lors de sa formation, au vu de toutes les erreurs qu'elle commet, et de ses réactions parfois totalement « à côté de la plaque. Et Richard, s'il est incontestablement le salaud de l'histoire, ne peut pas non plus être réduit à ce seul rôle. On n'ira pas jusqu'à le plaindre, oh non certainement pas ! Mais est-il réellement le seul à blâmer dans tout ce gâchis ? Personnellement ce n'est pas mon avis.

J'ai trouvé quelques longueurs dans la dernière partie, quelques chapitres de moins et il aurait été tout aussi efficace. Là j'avais hâte d'en finir, d'avoir enfin le fin mot de l'histoire . Mais ensuite je n'ai pas été déçue, Karine Giebel sait y faire pour les fins fracassantes !
Je mettrai cette fois une note légèrement inférieure aux deux précédentes, mais j'y reviendrai, ça c'est sûr !
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