AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Casca


Je vais sûrement nager à contre courant avec cette critique.

Attention, il peut contenir des spoilers.

Juste une ombre possède un potentiel incroyable. Sa quatrième de couverture alléchante m'a immédiatement guidé vers un achat compulsif. Je voulais de la peur, avoir des révélations qui vous font perdre la raison et le finir satisfaite pour y penser encore dans les jours qui suivent tellement le bouquin m'aurait impressionné. Malheureusement ce n'est pas le cas. Bien qu'avec un début et un milieu prometteur, la fin en est tout autre chose. Avant de me jeter des oeufs, laissez-moi me justifier après une brève présentation de l'histoire.

Tout semble parfait dans la vie de Cloé Beauchamp. Elle a un superbe copain, une meilleure amie adorable et sera bientôt promue PDG d'une agence de pub. Tout semble aller de son côté lorsqu'elle fait la rencontre d'une ombre lors d'une fin de soirée en rentrant chez elle. Une silhouette de grande taille qui porte un sweat à capuche. Depuis, cette ombre ne la quitte plus. Cloé se sent épiée, des objets apparaissent, disparaissent, changent de place mystérieusement. Elle qui est de nature confiante et orgueilleuse, se sent mise à nue devant cette situation inexplicable.

Tout le long du roman je m'attendais à un développement personnel de sa part, mais Cloé est détestable à souhait, odieuse envers les gens qui l'entourent et chaque critique en sa faveur la met dans une colère noir, même si c'est uniquement pour but de lui faire ouvrir les yeux. Elle ne change pas, pas une seule fois. Je compatis ce qui lui arrive mais je n'ai malheureusement pas pu m'attacher à elle. Sa soif de contrôle a finalement eu raison d'elle.

Gomez, lui, je l'aimais bien. Son histoire avec Sophie était bouleversante, on ne pouvait ne pas s'attacher à lui. Mais sa relation avec Cloé était étrange. Je pense que ces deux personnages étaient ensemble uniquement parce que chacun y trouvait son compte. Cloé avait une ressemblance frappante à Sophie et Gomez était le seul à croire Cloé. Cloé faisait revivre indirectement Sophie à travers les yeux de Gomez, et ce dernier était le seul qui accrochait Cloé à ne pas sombrer dans la solitude. Il n'y avait pour moi, aucun amour.

Niveau histoire, la première partie du roman est plutôt lente mais tout s'accélère dans la deuxième. Giebel joue avec l'esprit humain, nous fait tourner en rond et on se retrouve dans le même état d'esprit que Cloé. Nous avons envie de la croire, nous voulons que ses proches la croient et en sommes tout aussi dépité qu'elle lorsque ce n'est pas le cas. Bien que détestable nous voulons qu'elle s'en sorte. Puis on se met à douter. Serait-ce de la paranoïa en fin de compte ?

L'enquête de Gomez est palpitante mais frustrante. Je ne suis qu'une lectrice banale, et pourtant lorsque l'on sait que cet individu mystérieux connaît chaque fait et geste du personnage principal, qu'il se trouve toujours là où elle devrait être et qui arrive miraculeusement à rentrer sans trace d'effraction, ne faut-il pas deviner dans ce cas que cette chère Cloé est stalkée ? Donc vérifier si caméra ou micro ne serait par hasard quelque part chez elle ? Malheureusement mes doutes se sont avérés vrais et je dois dire que je suis bien déçue qu'un flic aussi malin que Gomez n'ai pas exploré cette option qui me paraissait tellement évidente !

La révélation de fin était assez prévisible. Giebel laisse de gros indices puis tente de nous faire douter une fois encore. Ça n'a pas fonctionné de mon côté, et là encore, je trouve que Gomez se fait manipuler trop facilement. Certains sujets abordés arrivent pile poil suite à une révélation, le timing est bien trop parfait, comment ne rien soupçonner ? Pourtant, tout le long du bouquin Giebel a réussi à jouer avec nos nerfs, à nous faire tourner en rond sans voir une explication possible, et toute cette partie là, je l'ai adorée. Malheureusement, avec les défauts que j'ai cité plus haut, il en résulte tout de même une déception.

Loin d'être parfait, Juste une ombre est un polar intéressant à découvrir. Ce n'est sûrement pas un coup de coeur pour moi mais la manière dont l'auteur arrive à immiscer la paranoïa et le doute est étonnante. C'est donc avec plaisir que je recroiserai le chemin de Karine Giebel.
Commenter  J’apprécie          70



Ont apprécié cette critique (7)voir plus




{* *}