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Critique de ladesiderienne


Me sachant amatrice de thrillers noirs et de polars glauques en tout genre, ma bibliothécaire m'a conseillé Karine Giebel. Quel sentiment me laisse cette première rencontre ? La dernière page de "Juste une ombre" tournée, je me sens dans le même état qu'après avoir fait un horrible cauchemar, vous savez celui où vos jambes se dérobent alors que vous êtes poursuivi par un psychopathe, c'est-à-dire soulagée de m'être réveillée en me rendant compte que ce n'était qu'un mauvais rêve, réconfortée que cette angoisse interminable cède enfin le pas devant une petite lueur d'espoir finale, telle la lumière du jour apparaissant au bout d'un long tunnel. Je reconnais ici le talent d'un auteur qui parvint à faire ressentir à son lecteur la même terreur que celle de son héros. J'ai espéré au fond de moi, m'en croyant peut-être à l'abri, que ce que vivait Cloé était du délire paranoïaque, je l'aurais supporté plus facilement.
Pour ce qui est du style, j'ai été plutôt décontenancée au départ par le fait qu'il tenait plus du langage parlé qu'écrit. Il est vrai qu'utiliser des phrases très courtes, parfois réduites à un mot, donnent du rythme à l'ensemble. Je reconnais aussi que Cloé, entrainée dans ce tourbillon de folie, n'a pas vraiment le temps de se lancer dans de longs monologues shakespeariens. Lorsque l'histoire commence à tourner en rond (peut-être quelques longueurs à déplorer), Karine Giebel a le pouvoir, d'un court chapitre rondement amené, parfois d'un simple paragraphe, de faire vaciller les convictions du lecteur et de semer le doute dans son esprit.
Quant aux personnages, à part l'équipe de policiers, très soudés dans les difficultés (mention particulière à Alexandre, le flic à l'âme tourmentée), difficile de s'attacher aux autres. L'orgueil et l'ambition démesurés de Cloé ont eu raison de ma sympathie. Même lorsqu'elle avoue les fêlures de sa carapace, même au fond du trou, un sursaut de fierté la fait remonter sur son piédestal, auquel elle s'accroche telle une moule à son rocher.
Cette longue descente aux enfers basée pour une grande partie sur la manipulation est bluffante et cette première rencontre avec Karine Giebel est un essai qui demande à être transformé. Je vais donc me pencher sur d'autres de ses ouvrages pour compléter mon avis.
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