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Critique de yannlerazer


On ressent, avec L'animal est une personne, pour nos soeurs et frères les bêtes, de Franz-Olivier Giesbert, les limites de l'intelligence humaine et les horizons immenses de l'affection animale que nous manquons, dont nous manquons, à cause de notre intelligence, de notre volonté – existentielle, ici et au-delà de la mort – de nous vouloir, nous, êtres humains, uniques, choisis, désignés (au sens anglais, « façonnés », comme au sens français du terme, « élus ») par Dieu comme le nombril du monde.

A la fois ouvrage inspiré de lectures spirituelles - la référence à saint François d'Assise est évidente - de petits et de grands philosophes (Descartes est sans doute moins qu'un âne – animal intelligent – car celui qui donna aux Français leur réputation de rigueur intellectuelle ne voyait dans les animaux que des « horloges », des êtres insensibles quand bien même il les éventrait et ne pouvait ressentir la peur, la souffrance, la supplique de l'être vivant que le philosophe torturait pour démontrer son point de vue), le livre de Franz-Olivier Giesbert est aussi un livre d'enquête qu'Elise Lucet approuverait.

Franz-Olivier Giesbert lance un pavé dans la marre, sanglante, des méthodes d'exécution dans les abattoirs français, et notamment du développement de techniques propres à satisfaire les exigences du halal. Oui, le rite musulman fait souffrir les animaux, mais parce que c'est rituel, alors, exécutons-nous, et plus que la demande n'en est faite aux abattoirs : question de coûts. de fait, beaucoup de personnes mangent halal sans le savoir. D'un point de vue religieux, qu'importe dans un pays majoritairement incroyant – sinon pour le goût moins bon d'une viande taillée dans le corps d'un animal qui a souffert. D'un autre point de vue, celui de la souffrance animale, il faut absolument changer nos pratiques. Franz-Olivier Giesbert cite à de nombreuses reprises un rapport confidentiel adressé à Bruno le Maire quand il était ministre de l'Agriculture, comme preuve accablante de ce qu'il démontre. On pourrait l'interroger à ce propos.

Nous n'avons pas besoin d'une guerre de religions en France – certains polémistes voudraient qu'elles éclatent, non merci ! Mais, c'est en prenant le temps de regarder un animal, de l'aimer, de lui parler, de le laisser vous parler, que tout reprend sa place sur terre : à la fois le respect des animaux, de la nature, et bien entendu des êtres humains, à condition qu'ils deviennent raisonnables – sans pour autant en revenir au cogito du philosophe insensible cité supra ! Ce que l'on est capable de faire aux animaux reflète notre conception de l'humanité. Il n'y a pas d'espèce élue ; il n'y a pas de race élue… Aimez l'altérité chez l'animal, car, à l'instar de Franz-Olivier Giesbert, qui n'a pas appris, au contact de son compagnon animal, son ami animal, ce qu'était l'amour inconditionnel ?
Lien : http://tmblr.co/Z4Dxcn1YH_TpZ
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