Un vide à la place du coeur

Petra Delicado est sur tous les fronts, elle s'engueule avec son adjoint Fermín Garzón, conseille ses jeunes collègues sur leur avenir matrimonial, s'engueule à nouveau avec Garzón mais lui donne quand même quelques conseils sur le conjugo, mène de son côté une aventure sentimentale, boit des bières (le jour), des whiskies (le soir) et des cafés (toute la journée), seule ou avec les collègues susmentionnés. Elle a quand même le temps de mener une enquête - avec pour point de départ le vol de son arme de service dans des circonstances que l'on trouvera savoureuses - sur l'immigration clandestine et les réseaux pédophiles en Catalogne. Quelques cadavres plus tard, elle réussira, car elle est tenace.
Un vide à la place du coeur est la septième enquête de l'inspectrice barcelonaise et ma première plongée dans l'univers d'Alicia Gimenez Bartlett. Difficile d'accrocher, non pas à cause du sujet qui ne peut que susciter compassion et sentiment de révolte chez le lecteur, mais parce que la rubrique « Courrier du coeur » est beaucoup trop présente dans le roman (une bonne moitié ?) et que l'empathie de Petra pour les victimes au coeur de son investigation – immigrées clandestines, prostituées victimes des maffias venues de l'Est, enfant sacrifiés… – n'est guère plus forte que celle dont elle fait preuve pour ses collègues à la recherche de leur équilibre sentimental. Dommage ! Comment dit-on « bof ! » en espagnol ?