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Critique de brigittelascombe


S'appuyant sur la doctrine du Panthéisme où Dieu est tout, Jean Giono a bâti sa trilogie de Pan (Un de Baumugnes, Colline et Regain) dans laquelle la nature, à la fois belle et cruelle, s'unifie en un seul Dieu.
Dans Regain, point de menace d'incendie ou de sècheresse comme dans Colline, mais la désertification d'un village qui se meurt.
Plus mythe que roman, ce récit se scinde en deux parties: mort et renaissance.
Du puisatier enseveli dans son puits, de son petit empoisonné par la cigüe, à la mère du Panturle "morte du mal"; Aubignac "a l'air tout mort".
Le départ de "La Marèche" et de Gaubert, le forgeron, isolent le Panturle du monde.
Il est seul, "cet homme énorme", ce "morceau de bois qui marche". Il est seul et parle seul, ou à son feu ("Ah! Tu as fini?") ou à sa chèvre Caroline ("Cabro, cabro"). Et la violence monte dans cet homme sans femme. Un coup de pied à sa biquette, un attrait irrésistible pour le sang du renard dépecé.Au fur et à mesure que son animalité prévaut, la nature, elle, s'humanise: "le dernier doigt du soleil lâche le pin", "le vent soulève le ciel comme une mer"...
Arrive alors une femme, Arsule "aux grands yeux de paquerette", une actrice recueillie par Gédémus le rémouleur.Ils s'arrêtent là et elle va rester, s'intégrer au lieu car "la peau de Panturle c'est une écorce", "son poignet est noué comme un noeud d'arbre", "son coeur est un beau fruit sur des feuillages" et ce sera le regain et le bonheur de l'homme "tout embaumé de joie" face au ventre gonflé d'une promesse de vie.
Des auteurs tels que Sartre, Céline et Simone de Beauvoir, ont par la suite décrié la nature, mais lorsqu'on lit L'homme qui plantait des arbres c'est un message écologique que délivre Jean Giono. Il a voulu inciter l'homme à préserver le monde naturel et retourner aux vraies valeurs de l'amour simple,du travail de la terre, de l'amitié et de l'entraide.
J'aime ses images poétiques sublimes: "le vent soulève le ciel comme une mer", "le soleil accroché au pin résiste", son langage familier qui sonne vrai "Marie couche toi là" même s'il est virulent dans la bouche de Gédémus et s'avère faux par la suite. J'aime Giono car il est toujours vivant dans les coeurs.
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