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Willi Glasauer (Illustrateur)
EAN : 9782070538805
58 pages
Gallimard Jeunesse (18/04/2002)
4.28/5   1627 notes
Résumé :
En 1953, le magazine américain Thé Reader's Digest demanda à Giono d'écrire quelques pages pour la rubrique bien connue "Le personnage le plus extraordinaire que j'aie jamais rencontré ".

Quelques jours plus tard, le texte tapé à la machine, était expédié, et la réponse ne se faisait pas attendre : réponse satisfaite et chaleureuse, c'était tout à fait ce qui convenait.

Quelques semaines passèrent, et un beau jour Giono descendit de son... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (260) Voir plus Ajouter une critique
4,28

sur 1627 notes
Que de magnifiques critiques et ressentis à la lecture de ce si court texte... qui nous fait rencontrer un homme extraordinaire, "humble parmi les plus humbles", que Giono a rencontré...et dont il nous fait partager la destinée singulière et exemplaire...

"Quand je réfléchis qu'un homme seul, réduit à ses simples ressources physiques et morales, a suffi pour faire surgir du désert ce pays de Chanaan, je trouve que, malgré tout, la condition humaine est admirable. Mais, quand je fais le compte de tout ce qu'il a fallu de constance dans la grandeur d'âme et d'acharnement dans la générosité pour obtenir ce résultat, je suis pris d'un immense respect pour ce vieux paysan sans culture qui a su mener à bien cette oeuvre digne de Dieu. (p.33)

Giono raconte cette rencontre fabuleuse, alors qu'il était tout jeune...il viendra chaque année rendre visite à Elzéard... hormis ses absences "militaires" lors des deux guerres; il suivra la destinée de cet homme solitaire, près de 40 années. Cet homme oeuvra pour la Vie, les autres en décidant de reboiser une campagne qui se mourrait." Il avait possédé une ferme dans les plaines; il avait perdu son fils unique, puis son épouse. Il s'était retiré dans la solitude où il prenait plaisir à vivre lentement, avec ses brebis et son chien. Il avait jugé que ce pays mourait par manque d'arbres. Il ajouta que n'ayant pas d'occupations très importantes, il avait résolu de remédier à cet état de choses" (p.19. Gallimard, coll. Blanche, 1996)

Un récit-fable qui nous offre une sacrée leçon de Vie et de respect de notre terre. Un très court texte mais d'une grande intensité. A PARTAGER...
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L'homme qui plantait des arbres est une histoire merveilleuse et étonnante...
Le texte est une forme de légende aussi mystérieuse que la rencontre qui aurait pu se faire entre un écrivain et un berger.
L'écrivain, c'est Jean Giono, menteur comme beaucoup d'écrivains, il n'a jamais rencontré cet homme qui plantait des arbres, mais qu'importe ! L'imaginaire des écrivains est plus immense que nos vies ordinaires et vient les enchanter.
Giono décrit sa rencontre, avant la Grande Guerre, lors de promenades dans la montagne de Lure, avec un berger solitaire qui ramasse dans la journée des glands qu'il replante le soir sur une colline... L'histoire est belle.
Ce sont des collines, des plateaux, jadis couverts d'arbres, aujourd'hui déserts et l'homme a désormais ce rêve, cette oeuvre de tout replanter.
Giono part à la guerre et voilà qu'à son retour une jeune forêt surgit...
La plantation continue, franchit une nouvelle guerre...
Recréer des forêts, faire vivre des vies, renaître des villages... C'est le propos du texte.
Giono dit dans son récit que les arbres apportent l'humidité, irriguent les champs, des villages se repeuplent, des couples viennent, font des enfants.
Ici, c'est un conte avant tout et il faut le prendre comme tel. Mais voilà ! C'est un conte écrit par Jean Giono, écrivain des paysages et des passions humaines, en 1953. L'auteur est connu et la nouvelle sitôt publiée aura une audience...
L'image qu'on a de Jean Giono est à la fois une vision panthéiste du monde et un regard sombre sur l'âme humaine. Je découvre depuis quelques mois l'oeuvre de cet écrivain. Je suis en train de lire actuellement Colline, je découvre ce chant de la terre, à la rencontre de paysans qui découvrent que leur terre parle, pleure, s'émeut, souffre, vit... Jean Giono serait-il plus que jamais d'actualité ?
Ici dans ce récit le héros s'appelle Elzéard Bouffier, c'est un simple berger, mais comme tout berger il aime la terre, celle qu'il foule de ses pas, celle que broutent ses bêtes. C'est un homme taiseux, solitaire, le coeur inondé par les paysages alentours.
Le berger est souvent symbole de la sagesse. Un berger qui plante des arbres de manière presque convulsive, forcément il y a une folie mystique du personnage qui est belle.
Ce récit est la possibilité d'une forêt, ce sont des mots sur des pages de papier qui élèvent des arbres, quelle reconnaissance !
C'est un texte extraordinaire qui a eu un succès fou, il sert de modèle, c'est jusqu'à présent ce que j'ai le moins aimé de l'oeuvre de Jean Giono sur le plan romanesque, il faut dire que ce fut un texte de commande par The Reader's Digest, sur le thème suivant : « quel est le personnage le plus extraordinaire que vous ayez rencontré ». Aussi Giono a inventé ce personnage d'Elzéard Bouffier, lui a inventé une terre sans arbres en Provence, une colline pelée, un endroit où planter des arbres, où accueillir le monde d'une autre manière. Ce sont les mêmes journalistes du Reader's Digest, cherchant quelques années plus tard à rencontrer le fameux Elzéard Bouffier, ou du moins sa famille, qui découvrirent la supercherie et en firent écho. Qu'importe ! Ce furent d'ailleurs quasiment les seuls mots de Giono.
Ce récit nous amène aujourd'hui vers une digression environnementale et plus largement sociétale. Comment changer le monde ? Et comment le changer ensemble ? Cette question nous taraude brusquement depuis des mois alors qu'elle devrait le faire depuis des lustres. Lors du premier confinement, suite à la crise sanitaire que nous connaissons, les réseaux sociaux évoquaient le monde d'avant et le monde d'après, comme si brusquement une prise de conscience allait tout faire changer. Il y avait de magnifiques intentions. Nous savons à présent que le monde d'avant continuera longtemps encore, comme si presque rien ne s'était passé. Cependant, des écrivains comme Giono ont ouvert un chemin.
Inutile d'aller très loin pour replanter des arbres. Il suffit d'aller dans le jardin ou celui du voisin. Ou dans un parc...
Oui, c'est vrai ce récit est basé sur un mensonge, mais ce qui importe c'est sa portée universelle.
Toutes ces montagnes de Lure, qui en font l'univers paysager que chérit Giono, sont restées relativement désertes.
Ce texte écologique est une supercherie mais tout le monde y a cru et tout le monde y croit encore, et c'est ce qui est génial.
Ce qui est merveilleux, c'est que cette imposture a déclenché dans le monde un formidable élan de reboisement. Un courant a émergé. Beaucoup de fondations, des gouvernements, des ONG ont engagé des opérations d'envergure grâce à ce récit.
Tous les enfants aiment planter des arbres. Quel enfant n'a pas eu l'idée un jour de planter une graine dans un sol ? C'est ainsi que, tout gamin, j'avais planté une châtaigne au milieu du jardin familial. Au début, je voulais planter un gland et mon père m'a regardé d'un air dubitatif, presque culpabilisant et m'a dit : « Viens ! » et nous sommes allés aussitôt dans une forêt chercher des châtaignes. Ce fut un moment merveilleux, comme une quête, c'est bête, non ? Adolescent, l'arbre déjà me dépassait, quelle joie !
J'ai déménagé depuis des lustres. Mes parents sont morts, la maison a été revendue il y a bien des années. J'ai peur de revenir sur les lieux de mon enfance, passer ma tête par-dessus les murs et découvrir une pelouse propre sans arbre.
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C'est une histoire peut-être un peu naïve, mais c'est si bon de rêver, qui nous parle de petits gestes de tous les jours qui peuvent sauver l'humanité.

Celle d'un berger qui vit reclus dans une vieille maison en pierre. L'homme est d'âge mûr et rassurant. Il est paisible en phase avec la nature mais- comme si cela était paradoxal de nos jours- en la sauvant, il aide son prochain. En réalisant son rêve de transformer une lande aride et désolée en une terre fertile et habitable par ses congénères, il fait preuve indirectement de philanthropie.

Ce message de Jean Giono date de plusieurs décennies. Il n'est pas accompagné des avertissements -maintenant coutumiers mais bien réels- sur la pollution, la montée des eaux et le dérèglement climatique. C'est au contraire un hymne à la nature plein d'espoir et d'optimisme.
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" Il en sait beaucoup plus que tout le monde. Il a trouvé un fameux moyen d'être heureux !"

Un paysage désolé, battu par les vents, accablé de soleil, un village squelettique et... un homme. Un berger qui a trouvé le moyen de redonner vie au village. le moyen aussi de donner un sens à sa vie.
Simple, solitaire et d'une générosité magnifique, il plante des glands patiemment, sans jamais perdre l'espoir de voir une forêt grandir.
La preuve qu'un seul homme avec de simples moyens est capable de faire de grandes choses.
Une forêt d'arbres pour une forêt d'hommes et de femmes.
Un joli conte qui nous parle de la nature, des arbres et des hommes.
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Comme certains l'ont déjà raconté dans leurs commentaires, ce texte, cette courte nouvelle, était donc une commande pour le Reader's Digest dans le cadre d'une série d'histoires dont le thème était: le personnage le plus inoubliable que j'aie rencontré. 
En fait Giono aimait lui-même planter des arbres, et petit, il accompagnait son père qui plantait des glands , comme le décrit l'histoire. Et d'après ses filles, cet Elzéard , tel que décrit, a sensiblement l'âge de son père lors des promenades et plantations communes, et l'on retrouve chez lui la " passion de générosité" que Giono décrivait chez son père.
Et donc, toujours pour l'anecdote, le Reader's digest a enquêté avant de publier ce texte , découvert que cet Elzéard n'existait pas, et traité Jean Giono d'imposteur!
Aline Giono raconte: «  Mon père trouvait la situation cocasse, mais ce qui dominait en lui à l'époque, je me le rappelle fort bien, c'est la surprise qu'il puisse exister des gens assez sots pour demander à un écrivain, donc inventeur professionnel, quel était le personnage le plus extraordinaire qu'il ait rencontré, et pour ne pas comprendre que ce personnage était forcément sorti de son imagination. »( Source: notice de Pierre Citron dans l'édition de la Pléiade) .
Le texte a donc été publié en traduction anglaise par le magazine Vogue en mars 1954 sous le titre: The man who planted hope and grew happiness.

C'est donc une sorte de parabole dans lequel un homme, seul, en répétant , imperturbable à son propre malheur et aux évènements historiques, les mêmes gestes, contribue à rendre à une région sa beauté, à la faire revivre. Car..  " en même temps que l'eau réapparut, réapparaissaient les saules, les osiers, les prés, les jardins, les fleurs et une certaine raison de vivre. "

Il y a bien sûr une dimension biblique dans ce conte , un homme fait naître la nature qui ,elle-même, hospitalière de nouveau, va attirer les hommes .
Mais une seule phrase suffit pour y voir un propos plus..universel: "Quand on se souvenait que tout était sorti des mains et de l'âme de cet homme- sans moyens techniques- on comprenait que les hommes pourraient être aussi efficaces que Dieu dans d'autres domaines que la destruction."

Tout un programme à hauteur humaine..
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Citations et extraits (144) Voir plus Ajouter une citation
Les chênes de 1910 avaient alors dix ans et étaient plus hauts que moi et que lui. Le spectacle était impressionnant. J'étais littéralement privé de paroles et, comme lui ne parlait pas, nous passâmes tout le jour en silence à nous promener dans sa forêt. Elle avait, en trois tronçons, onze kilomètres dans sa plus grande largeur. Quand on se souvenait que tout était sorti des mains et de l'âme de cet homme, sans moyens techniques, on comprenait que les hommes pourraient être aussi efficaces que Dieu dans d'autres domaines que la destruction.
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En 1935, une véritable délégation administrative vint examiner la « forêt naturelle ». Il y avait un grand personnage des Eaux et Forêts, un député, des techniciens. On prononça beaucoup de paroles inutiles. On décida de faire quelque chose et, heureusement, on ne fit rien, sinon la seule chose utile : mettre la forêt sous la sauvegarde de l'Etat et interdire qu'on vienne y charbonner. Car il était impossible de n'être pas subjugué par la beauté de ces jeunes arbres en pleine santé. Et elle exerça son pouvoir de séduction sur le député lui-même.
J'avais un ami parmi les capitaines forestiers qui était de la délégation. Je lui expliquai le mystère. Un jour de la semaine d'après, nous allâmes tous les deux à la recherche d'Elzéard Bouffier. Nous le trouvâmes en plein travail, à vingt kilomètres de l'endroit où avait eu lieu l'inspection.
Ce capitaine forestier n'était pas mon ami pour rien. Il connaissait la valeur des choses. Il sut rester silencieux. J'offris les quelques oeufs que j'avais apportés en présent. Nous partageâmes notre casse-croûte en trois et quelques heures passèrent dans la contemplation muette du paysage.
Le côté d'où nous venions était couvert d'arbres de six à sept mètres de haut. Je me souvenais de l'aspect du pays en 1913 : le désert... Le travail paisible et régulier, l'air vif des hauteurs, la frugalité et surtout la sérénité de l'âme avaient donné à ce vieillard une santé presque solennelle. C'était un athlète de Dieu. Je me demandais combien d'hectares il allait encore couvrir d'arbres.
Avant de partir, mon ami fit simplement une brève suggestion à propos de certaines essences auxquelles le terrain d'ici paraissait devoir convenir. Il n'insista pas. « Pour la bonne raison, me dit-il après, que ce bonhomme en sait plus que moi. » Au bout d'une heure de marche - l'idée ayant fait son chemin en lui - il ajouta : « Il en sait beaucoup plus que tout le monde. Il a trouvé un fameux moyen d'être heureux ! »
C'est grâce à ce capitaine que, non seulement la forêt, mais le bonheur de cet homme furent protégés. Il fit nommer trois gardes-forestiers pour cette protection et il les terrorisa de telle façon qu'ils restèrent insensibles à tous les pots-de-vin que les bûcherons pouvaient proposer.
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Quand je réfléchis qu'un homme seul, réduit à ses simples ressources physiques et morales, a suffi pour faire surgir du désert ce pays de Canaan, je trouve que, malgré tout, la condition humaine est admirable. Mais, quand je fais le compte de tout ce qu'il a fallu de constance dans la grandeur d'âme et d'acharnement dans la générosité pour obtenir ce résultat, je suis pris d'un immense respect pour ce vieux paysan sans culture qui a su mener à bien cette œuvre digne de Dieu.
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Pour que le caractère d'un être humain dévoile des qualités vraiment exceptionnelles, il faut avoir la bonne fortune de pouvoir observer son action pendant de longues années. Si cette action est dépouillée de tout égoïsme, si l'idée qui la dirige est d'une générosité sans exemple, s'il est absolument certain qu'elle n'a cherché de récompense nulle part et qu'au surplus elle ait laissé sur le monde des marques visibles, on est alors, sans risque d'erreurs, devant un caractère inoubliable.
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Il me sembla apercevoir dans le lointain une petite silhouette noire, debout. Je la pris pour le tronc d'un arbre solitaire.
A tout hasard, je me dirigeai vers elle. C'était un berger. Une trentaine de moutons couchés sur la terre brûlante se reposaient près de lui.
Il me fit boire à sa gourde et, un peu plus tard, il me conduisit à sa bergerie, dans une ondulation du plateau. Il tirait son eau, excellente, d'un trou naturel, très profond, au-dessus duquel il avait installé un treuil rudimentaire.
Cet homme parlait peu. C'est le fait des solitaires, mais on le sentait sûr de lui et confiant dans cette assurance.
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Denis Infante a publié son premier roman Rousse publié aux éditions Tristram le 4 janvier 2024. Il raconte l'épopée d'une renarde qui souhaite découvrir le monde. Un ouvrage déroutant par sa singularité. Son histoire possède la clarté d'une fable et la puissance d'une odyssée et qui ne laissera personne indifférent. L'exergue, emprunté à Jean Giono, dit tout de l'ambition poétique et métaphysique de ce roman splendide : "Dans tous les livres actuels on donne à mon avis une trop grande place aux êtres mesquins et l'on néglige de nous faire percevoir le halètement des beaux habitants de l'univers."
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