«
le Moulin de Pologne », un curieux livre, qui par plusieurs aspects tranche avec le reste de l'oeuvre.
Jean Giono nous présente un morceau d'histoire de la famille Coste ; une famille frappée de malédiction dont les membres meurent tous d'une manière ou d'une autre, mais tous de mort violente…
Le Moulin de Pologne n'est autre qu'une riche propriété à l'extérieur d'un gros bourg provençal qu'on imagine sans peine être inspiré de
Manosque, la ville que
Giono ne quitta guère. Un narrateur sans nom décrit la vie sur quasiment un siècle de la famille maudite.
Tout d'abord, l'installation du père Coste, un veuf, et de ses deux filles ; il a perdu sa femme et ses deux fils dans des circonstances tout à fait particulières. Aussi, veut-il s'assurer qu'il n'arrivera pas malheur à ses filles et cherche à les marier à des garçons auxquels « rien n'arrive jamais » …
Il finira par les trouver : deux frères, effectivement sans histoires. Il n'en faudra pas plus pour que le destin s'acharne contre leurs familles génération après génération ; désespérant... Restera Julie, la jolie Julie, initialement, mais à demi défigurée au moment du récit.
Elle vit en dehors de tout et de tous… Jusqu'à l'arrivée de M. Joseph. Il vient de s'installer au bourg. Sous leurs efforts conjugués,
le Moulin de Pologne semble revivre. La malédiction qui frappe la famille Coste serait-elle à jamais conjurée, ou ne cherche-t-elle qu'une occasion pour frapper à nouveau ?
«
le Moulin de Pologne », un ouvrage particulier dans l'oeuvre de
Giono, certes, mais un des mes préférés. Il dépeint, en arrière plan, la médiocrité extraordinaire des gens ordinaires.
Giono, délaissant ici son art de magnifier sa chère
Provence, nous livre un texte fort qui ne laissera pas le lecteur indemne.