4 étoiles pour la qualité de la littérature, des descriptions très organiques.
Jean Giono aime les métaphores, les odeurs, le toucher.
Les odeurs sont épaisses et coulent comme des rivières, les mitrailleuses ont des griffes et des crocs qui dévorent les ventres mous.
Il y a quelque chose de très charnel dans ce roman. Les femmes, les ventres charnus ou béants, la terre, les plaies, les moutons, la boue fraîche contre les visages. Caresses ou agressions, le toucher est omniprésent.
On ne voit pas la guerre, on ne voit pas les Cévennes, juste des détails, à la loupe. Cet homme qui halète dans un trou d'obus ; cette femme qui fauche les blés sous le soleil écrasant. La transpiration, glacée ou brûlante, sur leurs fronts.
Comme toujours avec
Jean Giono, c'est très beau, très organique (c'est le mot), poignant.
Une étoile en moins pour
- la forme : un détail d'écriture qui m'a laissée perplexe : une variation entre présent et passé de manière aléatoire
- le fond : je n'ai pas très bien compris la fin.
(Quid du bébé de Madeleine ?) A la fin du roman, il est mentionné un bébé dans un panier (appelé Amélie-Jeanne)". Ce bébé a "les jambes mortes" ?? Je ne comprends pas si le bébé est mort ou vivant. Est-ce l'enfant de Madeline ? Mais au même moment, cette dernière est en train d'accoucher d'un petit garçon. Est-ce qu'elle a eu des jumeaux, l'un mort et l'autre vivant ? je suis perdue.Commenter  J’apprécie         10