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Citations sur Le grand troupeau (58)

Le berger prend l’enfant dans ses bras en corbeille.
Il souffle sur la bouche du petit.
« Le vert de l’herbe », il dit.
Il souffle sur l’oreille droite du petit.
« Les bruits du monde », il dit.
Il souffle sur les yeux du petit.
« Le soleil. »
« Bélier, viens ici. Souffle sur ce petit homme pour qu’il soit, comme toi, un qui mène, un qui va devant, non pas un qui suit. »
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Le vieux berger était déjà loin, là-bas dans la pente. Ça suivait tout lentement derrière lui. C'était des bêtes de taille presque égale serrées flanc à flanc, comme des vagues de boue, et, dans leur laine il y avait de grosses abeilles de la montagne prisonnières, mortes ou vivantes. Il y avait des fleurs et des épines ; il y avait de l'herbe toute verte entrelacée aux jambes. Il y avait un gros rat qui marchait en trébuchant sur le dos des moutons. Une ânesse bleue sortit du courant et s'arrêta, jambes écartées. (...) [Elle] regardait les hommes avec ses beaux yeux moussus comme des pierres de forêt. (...)
C'était des bêtes de bonne santé et de bon sentiment, ça marchait encore sans boiter. La grosse tête épaisse, aux yeux morts, était pleine encore des images et des odeurs de la montagne. (...) Les têtes aux yeux morts dansaient de haut en bas, elles flottaient dans les images de la montagne et mâchaient doucement le goût des herbes anciennes : le vent de la nuit qui vient faire son nid dans la laine des oreilles et les agneaux couchés comme du lait dans l'herbe fraîche, et les pluies !...
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Si Dieu m’écoute, il te sera donné d’aimer lentement, lentement dans tous tes amours, comme un qui tient les bras de la charrue et qui va un peu plus profond chaque jour.
Tu ne pleureras jamais la larme d’eau par les yeux, mais, comme la vigne, par l’endroit que le sort aura taillé et ça te fera de la vie sous les pieds, de la mousse sur la poitrine et de la santé tout autour.
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Rien que construire sa vie, la sentir monter, sentir qu’autour on s’appuie sur elle, rien que ça, tu le sais, toi, ce que ça vaut…
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Il y avait tant de malheur dans ses yeux ! Ça avait coulé sur son visage, ça avait creusé de grands sillons qui s’en allaient de dessous l’œil jusqu’à la bouche.
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Quarante heures, a dit le berger, quarante heures d'un seul tenant, comme un fil de sabre.
– Et ça fait trop, a dit le papé.
– Il n'y a faute de personne, a dit le berger, c'est la faute au sort.
– Faute ou pas faute, a dit le papé, c'est quand même trop de souffrances pour les bêtes.
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Regotaz arrêta son pas.
- Dis, garçon, ça te semble pas que je suis fou ?
- Non, dit Olivier.
Il regarda l’homme : les yeux clairs étaient là avec de la peur et ils s’efforçaient de chercher au-delà des mots dans les yeux d’Olivier.
Non, ça ne semble pas. Je t’ai laissé parler. Mais, c’est que je pense comme tu penses ; je suis de la terre, moi aussi. pas encore aussi vieux que toi, mais je sais m’arranger avec l’alentour. Ça, il n’y a que nous qui pouvons le comprendre.
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Elle était le pain. Elle a dit : "mange-moi !" Elle est venue d'elle-même sous la dent, avec sa lèvre toute chaude et son corps ouvert. Elle est le pain avec la mie et, la croûte, le léger et le lourd. Se mêler à lui, se joindre à lui par tout son corps, l'apaiser, le nourrir, le faire téter à sa chair de femme neuve ; lui donner son lait de paix et de joie ; se donner, puisqu'elle est le pain de cette grande faim d'homme et de malheur."
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- Pute de nature !
- Qu'est-ce que tu lui veux à la nature ? C'est pute de nous qu'il faut dire.
- Pute de nous, si tu veux; j'ai dit ça par habitude.
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Le vieux berger était déjà loin, là-bas dans la pente. Ca suivait tout lentement derrière lui. C'était des bêtes de taille presque égale serrées flanc à flanc, comme des vagues de boue, et, dans leur laine il y avait de grosses abeilles de la montagne prisonnières, mortes ou vivantes. Il y avait des fleurs et des épines ; il y avait de l'herbe toute verte entrelacée aux jambes. Il y avait un gros rat qui marchait en trébuchant sur le dos des moutons. Une ânesse bleue sortit du courant et s'arrêta, jambes écartées. (...) [Elle] regardait les hommes avec ses beaux yeux moussus comme des pierres de forêt. (...)
C'était des bêtes de bonne santé et de bon sentiment, ça marchait encore sans boiter. La grosse tête épaisse, aux yeux morts, était pleine encore des images et des odeurs de la montagne. (...) Les têtes aux yeux morts dansaient de haut en bas, elles flottaient dans les images de la montagne et mâchaient doucement le goût des herbes anciennes : le vent de la nuit qui vient faire son nid dans la laine des oreilles et les agneaux couchés comme du lait dans l'herbe fraîche, et les pluies !...
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