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Critique de lunch


lunch
17 novembre 2013
Arzach fait partie de ces albums qu'on considère comme incontournables dans le monde de la bande dessinée.
Publié pour la première fois en 1975 dans le magazine Métal Hurlant, puis sous forme reliée en 1976 chez Les humanoïdes associés, Arzach marque tous les esprits, à des années lumière des courants traditionnels.


Première marche.

Inscrit en première partie de l'édition 2011, La déviation est un récit court de 7 planches publié dans Pilote en 1973. Jean Giraud quittera le magazine peu de temps après pour fonder avec Jean-Pierre Dionnet et Philippe Druillet Les humanoïdes associés et Métal Hurlant.
Dans cette histoire, l'auteur se met en abîme en s'imaginant un départ en vacances dantesque, sur la route de l'île de Ré. Un voyage entre le rêve et la réalité.

La forme peut paraître aujourd'hui désuète. le style graphique, noir et blanc, proche de la gravure, use d'une surabondance de traits et remplit les cases de détails. le texte est verbeux, tout en majuscules, et condense les propos dans des bulles démesurées. le tout contribue à une ambiance un peu lourde.

Pour autant, il s'agit d'un récit-clef dans la carrière de celui qui deviendra Moebius.
Jean Giraud (ou Gir) était déjà connu pour Blueberry, mais ne s'était à l'époque pas encore lancé dans la science-fiction. Cette histoire de quelques pages marque un changement : il est question d'identité graphique, le réalisme de Jean Giraud se mélangeant au fantastique du futur Moebius. L'auteur enfonce une première porte vers l'inconnu.


Une petite révolution.

[...]

Ce n'est pas évident de parler d'Arzach tant sa forme est particulière et sa narration non conventionnelle. Si elle reprend pour personnage central un homme chevauchant une espèce de Ptérodactyle, le récit est composé de plusieurs scènes sans véritable lien entre elles. Des séquences qui nous apparaissent comme des étapes à différents moments de la vie de ce protagoniste récurent.

On retrouve dans ces quelques pages une certaine opposition entre le passé (représenté par le dinosaure ailé) et le futur (technologie avancée).
Il est aussi beaucoup question de l'éros et du thanatos, deux thématiques omniprésentes.
La mort, tout d'abord, occupe une place importante : chute brutale, dernier combat, plantes carnivores, non-existence d'une foule sans âme mais belliqueuse... mort qui est également présente dans ce monde post-apocalyptique, déchu. L'univers dépeint est violent et dangereux, il ne laisse pas de place au faux-pas.
Le rapport au sexe est de même prédominant, avec de nombreux symboles phalliques et des appendices généreusement exhibés au fil des cases.

Harzack, Harzac, Arzach, Harzak, Arzak, Harzakc, Harzach, Arrzak...
8 noms différents pour une seule et même oeuvre, comme si l'auteur peinait à trouver son identité alors même qu'il écrivait son histoire.
Une construction qui se passe de texte et qui se passe aussi d'explication, axant toute sa puissance évocatrice dans le ressenti et l'interprétation.

Pour asseoir cette force visuelle, l'auteur dit n'avoir pas ménagé sa peine, travaillant avec ardeur la moindre case comme s'il s'agissait d'une illustration.
On ressent cette passion et certaines cases sont vraiment superbes, dans un trait rétro très typé de l'époque, un graphisme qui n'est pas si éloigné d'ailleurs de celui d'Enki Bilal à la même période.

[...]


La chronique en intégralité à lire sur BenDis... !
Lien : http://bendis.uldosphere.org..
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