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Critique de JeffreyLeePierre


Disons que c'est un ouvrage à réserver aux ultra-fans de Jean Giraud / Moebius. Parce qu'à part l'intérêt de voir naitre ses tics et ses traits, on peine à y déceler une histoire franchement remarquable en soi.

Mais pour ceux que ça intéresse, ne boudons pas notre plaisir.

Alors figurez-vous que son premier personnage est un... clone de Lucky Luke. Ici nommé Franck et flanqué d'un petit brun moustachu nommé Jérémie, ils font un duo comique assez plaisant. On est en 1956, Giraud a 18 ans et si ses scénarios sont plutôt limités, l'aspect cinématographique de ses cases et de son découpage impressionne déjà.

Puis en 1958 apparaît un proto-Blueberry fascinant dans "Le roi des bisons" : le dessin (cinq ans avant Fort Navajo) est très proche, tant pour le faciès Belmondesque que dans les postures ; l'histoire est déjà celle d'un blanc qui s'interpose entre ses congénères et des bons indiens. L'histoire a été écrite par un Noël Carré dont je n'ai retrouvé aucune trace, mais que Charlier a pompé sans vergogne.

Un saut jusqu'en 1966 avec les parutions dans le journal publicitaire Total Journal (qui était diffusé gratuitement dans les stations services de la marque), et nous voilà avec quelques curiosités. Dont sa première auto-représentation avec un gros pif (je n'ai jamais compris ce complexe, il n'avait pas non plus un tarin déraisonnable) dans "Chasseurs de prime" ; son absolument unique (à ma connaissancee) incursion dans la BD de cape et d'épée avec "Le retour du galérien", une sorte de Monte-Christo du XVIIème siècle ; et une hagiographie de Marie Curie d'un conformisme simpliste et consternant (mais là, ce n'est pas de sa faute, il n'est pas l'auteur du texte).

Enfin quelques fonds de tiroir des années 1970 à 1979, rien de fondamental si ce n'est l'aisance graphique qu'on lui connait déjà. Et un... roman photo ! "Les écumeurs du Montana". Qu'il a scénarisé et dans lequel il apparait même (et je vous mets au défi d'y trouver un acteur qui aurait ostensiblement un plus gros pif que les autres).

Bref, c'est loin d'être magique, et je vous conseille d'aller d'abord comprendre dans ses oeuvres majeures pourquoi Giraud / Moebius est grand, avant de venir éventuellement chercher ici un peu de comment il l'est devenu.
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