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Critique de latina


« Quand aucune catastrophe ne survient, on avance sans se retourner, on fixe la ligne d'horizon, droit devant. Quand un drame surgit, on rebrousse chemin, on revient hanter les lieux, on procède à la reconstitution. On veut comprendre l'origine de chaque geste,c chaque décision. On rembobine cent fois. On devient le spécialiste du cause à effet. On veut tout savoir de la nature humaine, des ressorts intimes et collectifs qui font que ce qui arrive, arrive. »

C'est exactement ce que fait Brigitte Giraud, vingt ans après le décès de son mari dans un accident de moto, véritable machine à tuer.
Elle a survécu à ce deuil qui a failli la dévaster, et maintenant, oui, elle dissèque chaque instant qui a précédé l'accident.
Dissection originale dans la construction : « SI » je n'avais pas voulu vendre l'appartement, « s'il avait plu »… Elle va reconstituer l'histoire en se disant qu'elle aurait dû, qu'elle aurait pu, que son mari aurait dû, qu'il aurait pu : vingt-trois « si » où elle se livre tout entière, dans une franchise et une innocence sans pareille.

Elle m'a émue, cette femme, car j'ai retrouvé dans toutes ses réactions celles que j'aurais probablement ressenties aussi, si j'avais dû subir une telle catastrophe.
Mais en même temps, si je me dis que le procédé est original, je ne peux m'empêcher de me sentir un peu gênée, prise comme témoin d'un drame si personnel.
Les circonstances, les faits cités sont uniques, et donc importants pour l'auteure, mais pour le lecteur ? Un prix Goncourt est-il nécessaire pour couronner une confession, certes bien écrite, mais tellement privée ?

J'ai lu ce livre en un jour, prise par l'urgence de la reconstitution. En ressort un certain malaise, que j'assume totalement.
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