La grosse horloge est grise. Les mouettes ferment leurs gueules. Trois petits bateaux de pêche accrochés au quai se serrent pour ne pas basculer.
Les grands peupliers avaient le langage du vent, un bavardage qui berçait la somnolence de l’été.
Ce qu’ils n’auront pas partagé, c’est le quotidien. Le quotidien qui ronge, qui ponce les couleurs du jour. L’habitude qui scie les branches du bonheur l’une après l’autre.
Il n’aimait pas la violence des hommes, il aimait celle de la mer, sentir que la mort pouvait à tout instant avoir un ultime caprice.
Un chat frivole frôle une jambe anonyme : affection hypocrite pour un bout de viande. Et lui le caresse, se croit aimé. C’est doux, un chat. Il faut changer la litière c’est tout. Et s’il avait un chat pour miauler sa solitude ?
Il y a des ports qui se cachent. Ils se barricadent en concessions privées, ils se replient, se ferment. Ils ont peur des curieux et des rêveurs.
En escale, je descend à peine, j’esquisse une exploration. Je garde le mystère. Le port c’est la frontière. Au-delà, c’est l’aventure terrestre et j’ai le mal de terre.
Quand la mer est mauvaise, je sors me faire battre par elle, je vais prendre une dérouillée avec des gifles de sel jusqu’au sang. Il y a des embruns du Nord comme des fouets d’épines.
Il regarda la poussière sur le vernis des meubles, comme un voile pudique, un tissage fragile de l’absence.
Il serait de retour dans six mois. Les marins promettent. La promesse, c’est une bouée, une balise qui reste au port.