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Critique de JulyF


Récit de vie et tranche d'histoire, ces entretiens en 1971-1972 nous parlent des années 1920 à 1970. Au cours de ce demi-siècle, une jeune fille cherche son indépendance, découvre le monde du cinéma, se joint à la Résistance, devient journaliste, et finalement fonde puis dirige le premier hebdomadaire politique de France. Elle nous parle des figues qui l'ont marquée, bien sûr : Gide, Malraux, Renoir (le cinéaste), De Gaulle, Mendès France... Mais aussi, plus simplement, de la vie des gens dans ces période-là, de l'émancipation des femmes à laquelle elle a contribué, et de ce qu'un journal peut être ou ne pas être. Elle porte un regard distancié sur l'entre-deux-guerres et explique que le recul qu'elle a lui donnerait des modes de pensée qui ne correspondaient tout simplement pas à l'époque.
Lisant son texte quarante ans plus tard, j'ai cherché à décoder "ce qui me paraît étrange" dans leur époque, le début des années 70, et la liste est longue : elle n'avait alors jamais vu les socialistes au pouvoir, l'avortement était strictement interdit, certains établissements du supérieur, une partie de l'armée, étaient encore interdits aux femmes, le terrorisme n'était pas une préoccupation majeure au niveau international, l'URSS semblait aussi pérenne que la prospérité qui durait depuis la fin de la guerre...
Ce témoignage d'une femme engagée m'a donné un nouvel éclairage sur ce qu'ont pu vivre les femmes de l'époque, se battant pour prendre pied dans les milieux masculins, mais aussi sur la mince liberté de la presse dans les années 50 et 60, avec les contraintes que la guerre en Algérie faisait peser, à l'époque aussi où tout l'audiovisuel était aux mains de l'Etat.
En bref, un récit instructif, culturellement riche, où le système de questions/réponses (longues) maintiennent un rythme que les biographies peuvent perdre assez vite.
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