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EAN : 9782253003113
Le Livre de Poche (31/10/1986)
3.07/5   22 notes
Résumé :
Si je mens... est un récit où, en répondant aux questions qu'on lui pose, Françoise Giroud raconte ce qu'elle a vu et vécu. Et elle a beaucoup vu. Et elle a beaucoup vécu. C'est à la fois l'histoire d'une femme, l'histoire d'une carrière et une fourmillante galerie de portraits. D'André Gide à Pierre Mendès France, de Saint-Exupéry à Louis Jouvet, de Maurice Thorez à François Mitterrand, de Jean Gabin à François Mauriac. Françoise Giroud a croisé leur chemin et les ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Récit de vie et tranche d'histoire, ces entretiens en 1971-1972 nous parlent des années 1920 à 1970. Au cours de ce demi-siècle, une jeune fille cherche son indépendance, découvre le monde du cinéma, se joint à la Résistance, devient journaliste, et finalement fonde puis dirige le premier hebdomadaire politique de France. Elle nous parle des figues qui l'ont marquée, bien sûr : Gide, Malraux, Renoir (le cinéaste), De Gaulle, Mendès France... Mais aussi, plus simplement, de la vie des gens dans ces période-là, de l'émancipation des femmes à laquelle elle a contribué, et de ce qu'un journal peut être ou ne pas être. Elle porte un regard distancié sur l'entre-deux-guerres et explique que le recul qu'elle a lui donnerait des modes de pensée qui ne correspondaient tout simplement pas à l'époque.
Lisant son texte quarante ans plus tard, j'ai cherché à décoder "ce qui me paraît étrange" dans leur époque, le début des années 70, et la liste est longue : elle n'avait alors jamais vu les socialistes au pouvoir, l'avortement était strictement interdit, certains établissements du supérieur, une partie de l'armée, étaient encore interdits aux femmes, le terrorisme n'était pas une préoccupation majeure au niveau international, l'URSS semblait aussi pérenne que la prospérité qui durait depuis la fin de la guerre...
Ce témoignage d'une femme engagée m'a donné un nouvel éclairage sur ce qu'ont pu vivre les femmes de l'époque, se battant pour prendre pied dans les milieux masculins, mais aussi sur la mince liberté de la presse dans les années 50 et 60, avec les contraintes que la guerre en Algérie faisait peser, à l'époque aussi où tout l'audiovisuel était aux mains de l'Etat.
En bref, un récit instructif, culturellement riche, où le système de questions/réponses (longues) maintiennent un rythme que les biographies peuvent perdre assez vite.
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J'admire la personne ! Mais le livre m'a ennuyé.
J'ai l'impression qu'elle ne se prend pas pour de la merde, je reconnais que c'est une grande dame mais elle se prend de haut c'est un peu insupportable au bout d'un moment, j'ai l'impression qu'elle se perd dans des grandes explications, et du coup on oublie la question et le propos de base.
C'est dommage, j'aime beaucoup le parcours de Françoise Giroud.
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Livre sorti au début des années 70, Giroud avait déja une vie riche en activités diverses derrière elle au moment de se confier à Claude Gayman.
Ce dernier se fait discret dans la conduite de l'entretien, posant quelques questions et relances,laissant son interlocutrice s'exprimer en profondeur.
Giroud dans ce livre d'entretien biographique parle du rapport à sa mère et de son émancipation, de l'illusoire sérénité des années 30, de la riche formation qu'elle a eu pour l'écriture en étant scripte dans le monde du cinéma et de la rencontre avec Jouvet....
La période d'après guerre est tout aussi riche entre le début de l'Express, l'ébranlement de la 4eme et l'arrivée de De Gaulle au pouvoir.
Giroud fait partie de ces personnes qui ont pu côtoyer de près les personnalités politiques de cette époque que ce soit Mendès, Mitterrand, et le Général. Elle a un avis clair et précis sur chacun d'entre eux sans jamais être à charge.
Son point de vue nuancé ressurgit également quand il s'agit de juger la société gaulliste des années 60, critique tout en se tenant à distance de l'idéologie communiste .
Elle n'oublie pas également de se positionner en tant que femme et d'évoquer leurs émancipations dans la société (via notamment la question décisive à ses yeux de la pilule) mais aussi l'enjeu de l'accès féminin au pouvoir.
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Citations et extraits (101) Voir plus Ajouter une citation
C'est toujours dans les crises économiques que le fascisme a pris naissance. C'est un phénomène populaire et de petite bourgeoisie, quand les gens sont acculés au désespoir par le chômage, les traites impayées, la monnaie qui fond, le luxe d'un petit nombre qui devient alors provocant, et que les chefs politiques paraissent incapables de maîtriser la situation, ou corrompus, la pâte est prête à lever alors pour l'un de ces socialismes autoritaires où il y a vite de plus en plus d'autorité et de moins en moins de socialisme.
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Au moment du référendum de 1958, par exemple, il était normal d'aller demander à Sartre un article, et il était normal pour Sartre de l'écrire, et ce qu'il écrivait ne tombait pas dans le désert.
Jean-Jacques avait été à Rome, où Sartre séjournait, pour lui en parler, je me souviens. Il nous avait envoyé un fleuve, comme d'habitude, laissant à Simone de Beauvoir le soin de couper dans son texte. Vous avez déjà vu un manuscrit de Sartre ? il a une petite écriture très sage, commence haut dans la page, remplit entièrement ses lignes, Mais dès qu'il y a une rature, il change de page.
Cet article était très vigoureux, très fort. Aujourd'hui, tout ce qu'écrit Sartre m'intéresse par rapport à son histoire, à sa trajectoire, à cette haine qu'il à de lui-même... Quand il rame, dans la Cause du Peuple, c'est... attendrissant. D'ailleurs, il est un personnage attendrissant et à qui tout peut être pardonné parce qu'il est généreux. Il ne s'est jamais trompé que généreusement. Mais c'est vrai qu'il est inoffensif, comme disait Mauriac, qui n'hésitait jamais pour trouver le mot terrible. Sartre est devenu inoffensif.
En tout cas, lui aussi est « ailleurs », et dans un ailleurs qui n'est pas du tout celui de Foucault, lequel n'est pas celui d'Althusser qui n'est pas celui de Deleuze qui n'est pas celui de Lacan, qui n'est pas... etc.

1743 - [Le Livre de poche n° 3729, p. 200/201]
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La figure de Saint-Exupéry a mal vieilli, il me semble, en dépit de ses succès de librairie. On a fait de lui un genre de boy-scout, un peu niais... C'est absurde. Cela ne me choque pas seulement parce que je l'ai bien aimé, mais parce que rien n'est plus sot que de juger les gens hors de leur situation historique. Lamennais, ce cher libéral, a gagné beaucoup d'argent avec la traite des Noirs. Voltaire aussi. Cela leur paraissait normal. Il est probable qu'aujourd'hui Lamennais ne se ferait pas des revenus en exploitant les travailleurs immigrés !
Saint-Exupéry était un homme d'autrefois. Il n'avait même pas accédé aux valeurs bourgeoises. Il vivait selon un système de valeurs aristocratiques, qui privilégiaient l'honneur et il le situait dans l'exploit individuel, ce qui essentiellement français.. C'était un Français d'autrefois, d'un autrefois qui se situe si loin dans le temps qu'on à peine aujourd'hui à le concevoir. Il ne faut pas compter le temps en années. On peut vivre, on a pu vivre, de longues années sur les mêmes valeurs aristocratiques pour quelques-uns, bourgeoises pour un grand nombre, et alors rien ne change sensiblement que l'écume des choses.

1328 - [Le Livre de Poche n° 3729, p. 41/2]
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Prenez De Gaulle. En 1940, il a tout fait pour que Paul Reynaud, le président du Conseil, parte pour Londres. Paul Reynaud, remarquable intellectuellement, était curieusement inféodé à une femme sans grâce et vulgaire, Mme de Portes. Elle décidait tout. En pleine débâcle, l'ambassadeur des États-Unis de l'époque s'est présenté un matin au domicile de Paul Reynaud pour lui transmettre un message urgentissime de Roosevelt. Paul Reynaud l'a reçu dans la chambre à coucher en disant : « Vous pouvez parler devant Madame, comme si nous étions seuls. » L’ambassadeur a indiqué alors que les États-Unis étaient prêts à livrer dès la semaine suivante à la France des avions de chasse. Réaction de Mme de Portes : « Ah ! Non, pas ces salauds-là ! »
C'était elle qui gouvernait. Était-elle stipendiée par les Allemands ? Il semble pas. Quelqu'un l'aurait révélé depuis. Elle s'est tuée en 1940, sur la route.

2324 – [Le Livre de poche n° 3729, p. 253/54]
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Je connaissais bien Salan. Je l'avais vu plusieurs fois, en 1953. Quand il était revenu d'Indochine et assurait qu'il fallait cesser de « saucissonner du petit Viet »... Et puis il y avait eu cet attentat contre lui. L'« affaire du bazooka ». Cette arme qui a tué un colonel à sa place à Alger.. Serait-il mort, qu'il aurait laissé le souvenir d'un général républicain et socialiste assassiné pour le compte d'un groupe de conjurés parmi lesquels... Vous avez le nom sur le bout de la langue, moi aussi, mais on ne peut pas dire ces choses-là sans preuve et la preuve, qui existe, ce n'est pas moi qui l'ai dans mon coffre-fort...
Bref, Salan général de coup d'état ça ne collait pas.

2264 – [Le Livre de poche n° 3729, p. 224]
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