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Critique de ATOS


ATOS
29 novembre 2016
Avec rigueur, avec espièglerie, avec entrain, Brooke Gladstone est à l'antenne ! La voilà donc : La machine à influencer , cette machine qui prendrait possession de nos esprits. Manipulation ! Sommes nous de simples boulons ? de simples pièces détachées de la réalité ?
Sommes nous déconnectés de la libre pensée nous qui sommes si avides de haute technicité ?
Faust sort de ce journal ! Ton crime est signé !
S'informer. informer. Tu veux ? je te donne. Je t'offre ?. Tu prends.
Échange communication. Réseau, Tout va très vite de plus en plus vite.
En temps réel, mais où est se cache donc cette réalité ?
On s'en invente des directs en différé, des caméras embraquées, débarquées.Attention danger.
Sommes nous rédacteurs, consommateurs, sommes nous esclaves ou maitres ? Qu'est ce qui fait la une aujourd'hui et qu'est ce qui ne paraîtra pas à la première page demain et pourquoi ?
Les médias… Presse écrite, télévision, radio, internet, ...réseaux sociaux,Journalistes, ou quidam qui composent cette masse ?
Les médias sont ils libres ou pas ? Quand et pourquoi ?
Media as tu une âme ? Si oui alors tu dois avoir une histoire. Et cette histoire au micro de Brooke Gladstone et sous le crayon d Josh Neufeld est passionnante.
Cette bande déchaînée remet certaines choses à leur place . Tout le monde en prend pour son grade, les gouvernants, les puissants, les medias, et le public n'y échappe pas.
Nous méritons nos médias. le fait est là. Ils nous ressemblent, nous reflètent, ou plus exactement ils reflètent notre globalité.
Plusieurs pouvoirs de pression interagissent. La sphère médiatique est mouvante, changeante. Elle est comme l'opinion parfois mauvaise souveraine. Mais indéniablement les médias sont utiles. Utiles pour alerter, pour mettre leur nez là où certains voudraient qu'on les laisse dévorer en paix.
Les medias ne sont jamais aussi bons que lorsqu'ils jouent les fouilles merdes.
On appelle cela enquête, grand reportage. Bien de ces informations ont changé la course du monde.
Ou auraient pu la changer.. si on n'avait pas emprisonné, censuré, ou même tué ceux qui ont eu le courage de raconter, de témoigner, de montrer.
Les médias ont ils les moyens d'être objectifs ? Jusqu'où notre homophilie joue t elle ? Peut on supporter que notre opinion soit contredite ?
Bien au-delà d'un exercice de style se confronter à l'information est une épreuve de vie.
Une épreuve dans le sens d'un expérience. S'ouvrir à , écouter l'autre, regarder sous un autre angle,
s'informer n'est pas un acte politique c'est un acte de l'esprit.
Journalistes... Métiers, professions difficiles. Tout n'est pas noir, tout n'est pas blanc, il y a les grands noms, les héros e l'information et puis il y a les lâches , les traîtres, les bidonneurs, les vendus, les censeurs. Comme dans toutes les histoires. Des mensonges, des combats, des secrets, de grandes âmes, de belles plumes, et des happy end...
Brooke Gladstone aime son métier. Elle le défend avec conviction, passion et avec raison.
Mais elle s'interroge, elle voudrait savoir pourquoi , pourquoi les medias touchent ils si souvent le fond ?
Nous sommes, public, les garants de nos informations. Si vendez votre âme au diable alors ,ne venez pas pleurer si il vous vend très cher votre papier, demandez des journaux gratuits et ne vous étonnez pas d'avoir des informations « markétisées ». demandez la forme et foutez vous du fond.
Colportrez et n'échangez rien. Auto satisfaisez vous ou opinez mais ne vous interrogez jamais.
Demander les réponses qui vous conviennent, celles que vous aimez entendre, et nourrissez vous de cette globalité.
Exigez du divertissement, soyez leger, soyez adepte du positivisme marchand ! Informez vous comme vous votez : bêtement.
C'est un cauchemar ? Oui on pourrait le croire.
Mais l'humain a ses ressources. Même sur son radeau il connaît son espoir.

Vigilance, prudence, nous avons tous a respecter une certaine déontologie. Notre cerveau est comme notre estomac il travaille bien avec de la nourriture saine. On aime tous le sucre, tous jusqu'à ce qu'on regarde un membre gangrené.

Un roman graphique ,Daniel Schneidermann dans sa préface a raison. Et quel roman !
Tout à commencé….un jour lequel ? Il y a très très longtemps. Les mayas avaient déjà leur media. Jules césar avec ses Acta Diuarna diffusait de l'information. Il faut tisser la toile , il faut tisser des liens. La république a fait couler son encre pour l avenir de ses provinces ! Désenclaver c'est aussi faire entrer l'information ce n'est pas uniquement ouvrir des bureaux de poste quoique cela soit un bon moyen de voir arriver les journaux et lde faire partir des télégrammes !
Mais revenons aux Usa. La presse américaine est elle libre ? Pas plus pas moins que la notre. Peut être même moins. Elle a connu bien des périodes. Elle a servie de grande causes ( les Vietnam papers, l'affaire du watergate par ex) mais également de très vilaines choses comme lors du dernier conflits au koweit ou en Irak.
Le président John Adams avec les «  Alien and seditions acts «  , le président Wilson avec « l'espionnage act », le président Rossevelt en 1940, Bush avec son « patriot act » etc....et je crains que cela ne soit pas fini...
La presse fait preuve parfois d'un patriotisme très partisan, d'une consensualité quelque peu outrancière, d'un politiquement correct écoeurant. C'est vrai. Tout flatteur vit au dépend de celui qui l'écoute nous a appris Jean de la Fontaine, il faudrait apprendre ses fables !
Mais on ne peut pas dire que lors des dernières élections présidentielles les medias américains aient manqué de vigilance.
Les soutiens médiatiques au républicain Trump ont été minoritaires du moins au niveau national. Quid au niveau local ?….
Y a t il un lien entre le nombre croissant de fermeture des journaux américains et cette investiture ?
Voilà que je me crois entendre le ronronnement de la machine à influencer… !
Faust sort de ce poste !
La presse veut plaire au public et surtout ne pas déplaire aux puissants. Alors parfois ça dérape, ça affole, ça extrapole, ça fait ce que personne n'a jamais demandé. Ça courtise ! Parfois ça fonctionne, parfois ça fait sauter la banque ou les plombs. Si on admire le discours de John Milton , au 17e siècle, son combat contre la censure, la défense de la liberté de la presse qui doit passer par la libre expression de la pensée, doit on pour autant accepter la thèse le libre marché des idées ? La rumeur, le néant de la violence agitée, doit on admettre la bonne conscience générale au dépend de la justice ? Doit on « nombriliser » la pensée ou bien doit on tendre à porter notre regard bien au-delà de notre petite ligne d'horizon, un peu plus loin que le bout de notre nez ? Plus la ficelle est grosse moins le noeud est compliqué disait Samson à la prévôté. Alors svp... restons éveillés.
Oui l'histoire est importante, parce que certaines informations matraquées tendent à l'effacer.
L'imbécile d'hier peu en une seule soirée devenir le roi de demain.
Il suffit que les micros se tendent et d'un pâle toqué ou devient un sombre idiot.
Tout se fait et se défait. Tout se truque, se maquille, D'autant plus vite, d'autant plus facilement que le présent matraque sa vérité et que le passé est laissé au désespoir de son histoire.
Les medias sont multiples, ils sont parfois souverains parfois serviles mais jamais inutiles.
Jamais le monde n'a été aussi informé, renseigné, écouté, rapporté, filmé, photographié, enregistré, jamais le monde n'a connu un tel développement de la diffusion de ses informations.
Quantité, qualité, toujours le même dilemme.
Contenu, contenant, toujours le même problème.
Et nous ne sommes qu'au début de cette évolution .
Que seront les medias de demain ? Personne ne peut le prédire. Beaucoup disparaîtront, certains s'adapteront, d'autres de créeront.
L'information est une ouverture, c'est toujours une source de savoir. Ne serait ce que de savoir qui ment et qui dit la vérité est riche d'enseignement, toutes ces informations cartographient le génome de l'humaine vérité.
Défendre les médias est un devoir, les contrôler est un délit, les censurer est un crime.
Brooke Gladstone est à l'antenne ! Ce n'est peut être pas la voix de l'Amérique, mais ça pourrait peut être un jour de nouveau la voir changer.
” Toutes les contraintes du monde ne feront pas qu'un esprit un peu propre accepte d'être malhonnête “, écrit Camus, pour qui résister, c'est d'abord ne pas consentir au mensonge. Il ajoute : ” Un journal libre se mesure autant à ce qu'il dit qu'à ce qu'il ne dit pas. “.
Informons nous et méditons.

Astrid Shriqui Garain


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