"Dix minutes plus tard
RE: Cher Leo, un mail comme ça tous les jours et je serais la femme la plus heureuse du monde.
Trois minutes plus tard
REP: Merci, Emmi. Mais malheureusement, le bonheur n'est pas fait de mails."
Je ne sais pas si vous êtes celui que vos mails laissent deviner. Même si vous ne lui ressembliez qu'un peu, vous seriez déjà exceptionnel.
Nous n'allumerons aucune lumière. Dans le noir complet.
Juste quelques baisers, Emmi.
Est-ce mal Est-ce adultère ? Qu'est-ce que l'adultère ? Un mail ? Ou une voix ? Ou un parfum ? Ou un baiser ?
J'aimerais être près de vous. J'aimerais vous tenir enlacée. Passer une nuit, une seule, avec Emmi.
Je fermerais les yeux. Je n'ai pas besoin de savoir à quoi vous ressemblez.
Je veux respirer votre parfum, vous embrasser, vous sentir, tout près de moi.
Je ris de bonheur.
Est-ce un adultère, Emmi ?
Puis-je exceptionnellement, me référer à une longue expérience que - désolée - je ne reconnais ni à vous ni à Mia ?
"Idylle familiale" est un oxymore, une association de mots qui se contredisent : on a soit la famille, soit l'idylle.
Nous travaillons en ce moment à une étude sur l'influence des mails sur notre attitude langagière et surtout - voilà la partie encore plus intéressante - sur le mail comme vecteur d'émotions.
La musique est vie, tant qu’elle résonne rien ne meurt.
Après cinq années de présent sans futur, j'ai enfin trouvé l’imparfait.
Un unique rendez-vous ? Qu’en attendez-vous ?
Trois minutes plus tard
RÉP : Connaissance. Soulagement. Détente. Clarté. Amitié. La solution d’une énigme surdimensionnée, écrite mais impossible à décrire. La fin des blocages. Un sentiment positif. Le meilleur remède contre le vent du nord. La digne fin d’une phase excitante de nos vies. Une réponse simple à des milliers de questions compliquées. Ou, comme vous l’avez dit vous-même : « Au moins, une fin amusante. "
Soudain, j’ai de nouveau envie de rencontrer une femme, à l’ancienne : d’abord la voir, ensuite entendre sa voix, respirer son odeur, l’embrasser peut-être. Puis, plus tard, lui écrire un mail. La voie inverse, que nous avons empruntée, était et reste très excitante, mais elle ne mène nulle part.
J’ai pris une deuxième décision. Elle semble si cruelle que mes doigts tremblent à présent que je dois vous l’annoncer par écrit, juste après les deux points : je mets fin à notre échange de mails. Emmi, il faut que vous me sortiez de la tête. Vous ne pouvez pas être ma première et ma dernière pensée de la journée pour le restant de mes jours. C’est malsain.