Moi, Jacques de Molay, Grand Maître de l’ordre du Temple, je te maudis, roi Philippe IV le Bel, jusqu’à la treizième génération de ta race. Dieu sait qui a tort, qui a péché. Dieu vengera ma mort.
Une femme est prête à tout pour parvenir à ses fins. Même à mettre ses doigts là où sa raison lui dit qu’elle y perdra sa dignité.
Quand le vin du déshonneur est tiré, il faut le boire jusqu’à la lie.
En ce monde, être femme est un fardeau.
Être reine, un tourment de chaque instant.
- Hi hi hi ! Le baron était rond comme un tonneau. Et c’est à ce moment-là qu’il me sortit son vit ! Que Dieu m’en soit témoin ! Il l’avait si long que j’aurais pu m’en servir comme gourdin pour chasser les marauds ! Mais si mollasson qu’il aurait fait passer une anguille pour une masse d’armes. Hi, hi, hi !
- Et ensuite, Béatrice… Que s’est-il passé ?!
- La décence ne m’autorise pas à en dire plus…
- Mais si, raconte !
- Qu’avez-vous fait ?
- Après deux baisers, il s’est effondré de fatigue ! Il a ronflé pire que le sonneur de cloches. J’ai dû me débrouiller toute seule.
Je suis Isabelle de France, fille du roi de France et reine d’Angleterre. Et je suis seule.
Je compte sur vous, ma fille, pour tenir votre rôle sur cet échiquier fragile. Quels que soient les vices de votre époux, il faut vous sacrifier pour le bonheur de tous.
-Je ne le sais que trop, mon père. La femme que je suis est depuis longtemps éteinte sous les atours d'une reine austère.
- Qu’est-ce que j’y peux, moi, si ton mari est laid comme un crapaud et impuissant ?
- Moi, au moins, j’ai une excuse. Toi, tu n’en as aucune !
- Si ! Hormis pour discourir, Charles ne sait pas se servir de sa langue !
-Calmez-vous mon époux. Mon père ne remet en aucune façon votre dignité en cause.
-Taisez-vous femme! Que connaissez-vous à l'honneur et à la politique?! Votre sexe n'est bon qu'à enfanter et à palabrer.
Calmez-vous, mon époux, vous allez prêter serment pour le duché d'Aquitaine, pas pour la couronne d'Angleterre.