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Critique de Le_chien_critique


Inadmissible ! Révoltant ! Ecoeurant ! Déplorable !

Alors que la Russie rayonne dans la géopolitique mondiale, se saisit de la question des Droits de l'Homme partout où elle est en danger, qu'elle pourfend les dictateurs suçant le sang de leurs concitoyens, qu'elle fait preuve d'une intransigeante transparence dans l'utilisation des fonds publics, que ses politiciens sont tous d'une irréprochable honnêteté, qu'elle a une économie profitant au plus grand nombre, que les questions sociétales sont au coeur de sa politique, Monsieur Dmitry Glukhovsky, écrivaillon de troisième zone se permet de cracher dans la soupe de celui qui le nourrit.

J'avais déjà lu ses romans qui, bien que pouvant se lire de manière ambigüe, m'avait beaucoup plus. Et maintenant, après avoir vendu quelques millions de ses livres, il se permet de commettre des pamphlets contre le grand et valeureux Vladimir Poutine, de passer de la sous littérature qu'est la science fiction pour fabuler comme un journaliste corrompu sur cette grande patrie. le voilà qu'il se complet dans la satire, dans l'humour noir et grinçant.

A ses yeux, les élites seraient toutes corrompues, la bienveillante idéologie communiste à la solde du capitalisme libéral. Il ose même comparer les leaders du peuple à de grands dinosaures en voie d'extinction, ou, plus révoltant encore, à les faire apparaitre comme des envahisseurs aliens.
Les grandes infrastructures routières de ce pays ne valent pour lui qu'à d'incessants embouteillages et pollution, alors que l'écologie est une question farouchement défende par les élites et le peuple. Peuple qui serait d'après lui insignifiants, alcooliques ou nazis, alors que les minorités sont une priorité du gouvernement démocratique russe.
Les médias sont forcément à la solde du grand communisme, pas d'échappatoire à l'idéologie dominante. Ce serait bien vite oublié que si Vladimir est sur tous les supports, c'est qu'il s'occupe énormément de son peuple. Pour preuve le grand raout annuel où Vladimir pourfend à la demande de ses citoyens quelques édiles locaux qui se sont égarés sur le chemin glissant de la corruption. Mais le Leader de la Nation veille !
Tous les fonctionnaires et politicards seraient corrompus, usant de leurs positions pour soutirer bakchichs et faveurs, le pire serait celui à la tête de ce grand pays. Alors que ce vénérable monsieur, adorant la pèche comme n'importe qui d'autre, redresse son pays comme un sacerdoce.

Allez, trêve de second degré, ce recueil de 16 nouvelles acerbes sur la Russie d'aujourd'hui se lit sans mal, fera sourire ceux qui suivent de loin l'actualité internationale. Pour les amateurs de SF, le bilan sera beaucoup plus noir, à part quelques renvois à nos thématiques, ce n'est clairement pas le sujet des textes. En outre, même si le plaisir de lecture est présent, les nouvelles sont loin d'être inoubliables.

Lorsque j'ai vu ce livre dans les parutions de L'Atalante, je me suis dis chouette, un nouveau Dmitry Glukhovsky, pour de suite déchanter : en lisant la quatrième de couv', je me rends compte qu'il s'agit d'un recueil d'articles écrits pour la presse.
Quelques temps plus tard, mon camarade Lecture42 publie son billet sur ce livre qui s'avère être un recueil de nouvelles, mais parues dans la presse ! Alors je ne sais pas si cela vient de moi, ou de l'éditeur, mais méprise il y a.

Si vous désirez savoir à quelle époque ces textes ont été écrit, dans quels journaux et à quelle occasion, j'espère pour vous que vous savez lire le russe, l'édition de l'Atalante ne s'attardant pas sur ces frivolités...
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