Elle s'approche de moi et me sert dans ses bras.
On n'est pas très câlin d'habitude, une certaine pudeur héréditaire je pense.
Un tempérament plutôt froid polaire que chaleur latine.
Mais ce que nos corps n'expriment pas aisément nos cœurs en abondent pourtant.
« Je t'aime Inès » lui murmurai-je les yeux embués de larmes.
Nous restons là, à pleurer en silence, comme nous seules savons le faire.
Eh quoi! dit-il, ne savez-vous pas qu'il y a des âmes sans cesse tourmentées ?
J'hésite encore à frapper à la porte.
Je sais qu'Inès démarre son blocus et qu'elle déteste être dérangée.
Elle est stressée en ce moment, elle a déjà eu trois repêches en janvier, il ne faut pas qu'elle se loupe en juin.
Les rêves d'un destin plus fabuleux, d'être reconnue, aimée, admirée, cela n'a pas d'époque, j'en suis la preuve vivante.
Et quoi ! dit-il, ne savez-vous pas qu'il y a des âmes sans cesse tourmentées ?
Extrait de Madame Bovary, G. Flaubert.
«N'essaye pas d'imiter les autres, de vouloir leur ressembler pour t'intégrer et faire des choses qui ne te ressemblent pas.