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Critique de LaSalamandreNumerique


Ce livre est très riche, surtout rapporté au nombre limité de pages. Rendez-vous compte, vous y trouverez :

- de très nombreuses scènes de viols d'enfants, d'incestes, le tout avec des détails scabreux nombreux mais une certaine limitation dans le descriptif des actes eux-même.
- 2 enfants télépathes (mieux que dans « Shining » donc, deux pour le prix d'un).
- Une adolescente héroïque de 15 ans.
- Un meurtre horrifique de mignon petit lapin (blanc, j'ignore l'importance de ce point mais le précise au cas où).
- Une secte satanique, avec croix à l'envers bien entendu, voulant concevoir le fils de Satan (lors d'un rite bien plus sordide et sanglant que dans « Rosemary's baby », il va de soi).
- Une mère courage un peu dépassée mais tellement déterminée que son incroyable stupidité doublée d'un abyssal aveuglement en deviendrait presque touchant.
- le Necronomicon cher à Lovecraft.
- Des références à des contes, qui se limitent il est vrai quasiment à des noms (« la petite fille aux allumettes » ne se rencontre pas au détour de chaque livre, il faut savoir en profiter).
- Un « parler populaire et enfantin » destiné à renforcer la crédibilité des personnages qui rendrait jaloux, côté réalisme, Georges Sand avec ses paysans : « Je sais que tu m'caches quec'chose Jeannot » … « J'vais devoir te laisser, Margot, j'entends quelqu'un qui s'en vient. On's reparle plus tard ». J'aurais aimé croire à une faille du traducteur mais c'est un livre québécois…
- Des hommes tous pervers et obsédés sexuels, répugnants à tous les points de vue (de toute façon la sexualité ne l'est pas moins).
- Un méchant qui « reprend vie » avec la même énergie que Glen Close dans « Liaison fatale ».
- Beaucoup de violence, des méchants vraiment très, très méchants, des nobles sentiments, de l'héroïsme (chez les gentils : https://www.youtube.com/watch?v=DDRXFtXN8zY )… mais pas de raton laveur hélas.

Bref, je cesse une liste qui pourrait encore se compléter aisément (hélas). le but de cette critique n'est pas (même s'il est possible de le croire) de faire un jeu de massacre, si facile ici, mais de contrebalancer les critiques positives qui ont pu m'amener à lire cet ouvrage, heureusement court (même si pas assez) afin de mettre en garde l'éventuel curieux que j'étais encore il y a peu.

Oui, c'est un livre d'horreur. Oui, il est donc avec des scènes horribles attendues, mais là où d'autres réussissent à donner du sens, à créer un suspens, à ce que l'on s'attache aux personnages nous trouvons ici une écriture pauvre, plate, des personnages vides… Diverses descriptions sont répugnantes, soit mais, plus encore, elles sont ridicules, semblant juste vouloir flatter un imaginaire aussi pauvre que fasciné par la laideur sous diverses formes très convenues (le Mal, le sexe, la violence). Quant à l'histoire, l'auteur lui-même semble avoir renoncé à lui donner sens et accumule pêle-mêle divers « ingrédients » ayant fonctionné ailleurs, le tout sans réel liant. le résultat est pour le moins indigeste et indigent.

Si vous désirez un bon livre d'horreur il n'y a que l'embarras du choix chez d'autres auteurs, idem si vous cherchez du suspens, du paranormal, des histoires touchantes d'enfants... Si, même (chacun ses expériences) vous cherchez un ouvrage catégorisé comme « malsain », il y a tellement plus intense ailleurs !

Musil a écrit "L'Homme sans qualités", et c'est remarquable, Godbout a écrit "Le livre sans qualités" et cela ne l'est pas. Je laisse le mot de la fin à Desproges : « Il est plus économique de lire Minute que Sartre. Pour le prix d'un journal, on a à la fois la nausée et les mains sales ». Ici s'ajoute une benzodiazépine sans ordonnances. Pour autant faut-il toujours aller au plus économique ?

Cet avis, ici sans plus de nuances que la plume de l'auteur, n'engage que moi.
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