L'année 1978-1979 de la Science-Fiction et du Fantastique

Avant d'ouvrir ce livre, vous avez vu en couverture, sous le pinceau de Siudmak, une vision grandiose de la chute de tous les Atlantis passées, présentes et à venir.
La science-fiction et le fantastique sont les lieux du rêve - et aussi les lieux rêvés pour exprimer, sous forme symbolique, cette crise de civilisation que parfois nous ne voyons plus parce que nous la voyons quotidiennement.....

On a remarqué que la science fiction est politique :elle nous concerne tous,ensemble et séparément. On sait aussi qu'elle est cosmique :elle nous rappelle que l'homme n'est pas seul au monde,qu'il est sans cesse confronté à l'inhumain ,aussi bien en lui-même que hors de lui.Il faudra bien voir un jour que sur ce point la S.F.est la forme la plus actuelle de la tragédie. On se rappelle la formule de Jean Giraudoux:Qu' est-ce que la tragédie ?C'est l'affirmation d'un lien horrible entre l'humanité et un destin plus grand que le destin humain. Les dieux antiques,les moires,les parques et la Fatalité sont devenus les bombes,les machines,les mutants,les extraterrestres ,les robots,tous les possibles enfanté par notre imagination,s'ils ne sont pas encore construits par notre génie-sans oublier,bien sûr,les morts-vivant,les monstres,les fantômes,les démons,les sorciers qui les ont précédés dans la carrière. Du tragique,On en trouvera beaucoup dans le genre;de la tragédie au sens technique du terme,évidemment fort peu.Les auteurs d'aujourd'hui n'ont pas lu Sophocle ou Euripide,mais Dick ou Herbert;beaucoup affectionnent l'humour à la Sheckley,d'ailleurs éminemment compatible avec le tragique. La S.F.porte en elle toute l'inquiétude moderne ;et à l'instar de Siudmak,elle en tire de la beauté