Citations sur Vivre ma vie : Une anarchiste au temps des révolutions (19)
Dans le capitalisme moderne, le véritable ennemi du peuple n'est pas l'oppression politique, mais l'exploitation économique. La politique est simplement sa servante.
Aucune opinion n'est une loi -- aucune opinion n'est un crime.
Toute tentative du gouvernement de contrôler la pensée, de prescrire certaines opinions et d'en proscrire d'autres, est le comble du despotisme.
Il existe des potentats que j'abattrais par tous les moyens à ma disposition :
je parle de l'ignorance, de la superstition et de la bigoterie -- les puissances les plus sinistres et tyranniques qui existent sur terre.
Vous aussi vous allez devoir apprendre que vous avez le droit de partager le pain de votre voisin. Non seulement vos voisin vous ont dépouillés de votre pain, mais ils sucent aussi votre sang. Et ils continueront à vous voler, vous, vos enfants et les enfants de vos enfants tant que vous ne vous réveillerez pas, tant que vous n’aurez pas le courage de revendiquer vos droits. Alors, allez manifester devant les palais des riches, exigez du travail. S’ils ne vous en donnent pas, exigez du pain. S’ils vous refusent les deux, prenez le pain. C’est votre droit le plus sacré ! »
Déclaration lors d’un meeting à Philadelphie qui lui vaudra une condamnation à une année de prison pour incitation à l’émeute.
Vous tous, hommes et femmes, ne voyez-vous pas que l’État est votre pire ennemi ? C’est une machine qui vous broie pour préserver la classe dominante, vos maîtres. Comme des enfants naïfs, vous vous fiez à vos dirigeants politiques. Ils abusent de votre confiance pour vous vendre aussitôt au premier venu. Mais même en dehors de ces trahisons directes, vos responsables politiques font cause commune avec vos ennemis pour vous tenir en laisse, pour vous empêcher toute action directe. L’État est le pilier du capitalisme, et il est ridicule de compter sur lui pour un quelconque secours.
La Russie soviétique est devenue la Lourdes socialiste moderne vers laquelle les aveugles et les boiteux, les sourds et les muets affluaient en quête de remèdes miraculeux. Si ces gens bercés d’illusions me faisaient pitié, je n’éprouvais que du mépris pour les autres qui étaient venus, avaient gardé les yeux ouverts et compris, mais qui néanmoins avaient été conquis.
Il me semble que cet énorme désastre aurait été impossible sans la trahison de leurs idéaux par les socialistes. En Allemagne, le parti comptait douze millions d’adhérents. Une force qui aurait pu empêcher la déclaration des hostilités ! Or, pendant un quart de siècle, les marxistes avaient inculqué aux travailleurs l’obéissance et le patriotisme, les avaient formés à se poser sur l’activité parlementaire et, surtout, à se fier aveuglément à leurs dirigeants socialistes. Depuis, la plupart de ces derniers s’étaient ralliés au kaiser ! Au lieu de faire cause commune avec le prolétariat international, ils avaient appelé les ouvriers allemands à prendre la défense de « leur » patrie, celle des déshérités et des déshonorés. Au lieu d’appeler à une grève générale afin de paralyser les préparatifs de guerre, ils avaient voté le budget de l’État destiné à financer le carnage.
Ma compassion a toujours été du côté des vivants, continuai-je. Les morts,eux, n'en ont plus besoin.
Quantité d'anecdotes circulaient au sujet de ma mère [...]. Se dressant de toute sa hauteur, ma mère avait annoncé sur un ton de défi : «Le gouvernement des Etats-Unis tout entier n'a pas réussi à empêcher ma fille Emma Goldman de parler, alors vous ne risquez pas de clouer le bec à sa mère!»
Notre silence sera plus puissant que les voix que vous etranglez aujourd'hui. August Spies