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Critique de Polars_urbains


L'inspecteur Mendez a toujours l'air d'être au bout du rouleau (ou peut-être ce sont ses supérieurs et ses collègues qui veulent le lui faire croire), il faut reconnaitre qu'il est tenace… et que sa longue expérience des rues de Barcelone lui a conféré une capacité étonnante à comprendre les choses les plus complexes. Ce qui va lui être très utile dans Il ne faut pas mourir deux fois entre une sordide affaire de pédophilie, un contrat que doit exécuter un homme fraîchement sorti de prison et une mariée meurtrière et suicidaire. Tout cela va progressivement se relier et il fait reconnaitre que Francisco Gonzales Ledesma est un virtuose en la matière, même s'il bâcle un peu les deux derniers chapitres (ce qui est hélas assez fréquent chez pas mal d'auteurs).

Le roman est-il donc un peu tiré par les cheveux ? Certainement, mais il vaut essentiellement par la description d'une galerie de personnages très typés et à la personnalité finement étudiée, Mendez en tête bien sur. Car le vieil inspecteur (en fait, a-t-il un âge ?) occupe toute la place, tant dans les rues des quartiers populaires qu'il affectionne que dans la banlieue de Barcelone (où la pureté de l'air lui pose problème) mais aussi dans le bureau du commissaire (avec des échanges savoureux non dénués s'un certain respect et d'une certaine affection de la part du supérieur). Jusqu'à la conclusion où Mendez fait preuve d'une vigueur insoupçonnée.

Mendez est un flic à l'ancienne, tendance Maigret : il marche dans la ville (« Un policier à la manque auquel personne ne croit, un policier des rues. »), il observe (« Les interrogatoires prescrits pas la loi n'oint pas réponse à tout. »), il additionne. Mais cet homme aux poches bourrées de livres, doté d'une mémoire d'éléphant, plus désabusé que le plus cynique de ses confrères, sans aucune considération pour la hiérarchie, sait parler aux gens, même les plus désespérés : ne dit-il pas à Sandra, la mariée meurtrière et suicidaire : « Si vous vivez, il vivra lui aussi. Nous vivons tout le temps qu'on nous garde en mémoire. Ne le tuez pas deux fois. » Une belle âme pour un grand roman.
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