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Critique de bdelhausse


Paul Ballard est le chef du Bureau des personnes disparues. Policier opiniâtre, méthodique, il n'aime pas revenir sur un dossier qu'il estime classé. Il ne compte pas ses heures au bureau, même si celles-ci sont supérieures à celles passées à la maison, auprès de sa femme. Il fait preuve d'une brusquerie "masculine", tant vis-à-vis de lui-même et de sa santé, que vis-à-vis des personnes qui viennent le relancer pour qu'il retrouve les êtres chers disparus. Et ne mentionnons même pas la presse pour laquelle il n'a aucune estime.

Paul Ballard est aussi à la croisée des chemins. Fortement poussé par un ami, il est à deux doigts d'accepter un poste grassement payé et considéré dans une compagnie d'assurance. Et quand Myra Nichols vient le relancer en prétendant que son mari (enterré depuis plusieurs jours) est bien vivant, il la rembarre. Elle a tout de même reconnu ce qui restait du corps (passé sous un train et méconnaissable).

Mais suite au meutre de Myra Nichols, la presse s'en mêle. Tout comme la hiérarchie et le District Attorney qui lui envoie un jeunot sorti de Harvard et aux dents rayant le parquet pour enquêter sur la manière dont Ballard conduit son service.

Ballard donnera sa démission avant de se rétracter et d'enquêter sur la disparition de John Nichols, peut-être pas si mort que cela, finalement.

Le reste se déroule comme dans les romans noirs des années 50. Ici, en l'occurrence, le climat est pesant parce que l'on vit les affres de Paul Ballard face à sa conscience et à son professionnalisme. Il n'a jamais fui les responsabilités, ni refuser de reconnaître s'être trompé...

Le jeu entre Goodis et le lecteur est de voir quand Ballard va en avoir assez. Quand il va ruer dans les brancards. Quand il se rebiffera. Quand et comment il reconnaîtra ses erreurs. Etc. le lecteur n'a aucun doute sur le fait que le cadavre non identifiable n'est pas celui de John Nichols... je ne spoile rien. David Goodis s'en amuse même. On n'a pas de doute quant au fait que Ballard se rétracte suite à sa démission. Ni sur le fait qu'il résolve l'enquête... C'est dans la manière dont Goodis met tout en place que se trouve la qualité de ce roman noir.
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