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Critique de Myriam3


Cette autobiographie commence par un événement traumatique, celui qui va bouleverser sa vie et faire de lui ce qu'il est devenu - écrivain et farouche défenseur du peuple - et qui est sans doute le premier vrai souvenir de Maxime Gorki: la mort de son père.

A aucun moment du livre, l'auteur n'indique son âge, mais on suppose ici qu'il a quatre ou cinq ans et la narration se fait par son regard. Ainsi, lors de l'enterrement, s'inquiète t'il surtout pour les pauvres grenouilles qui n'ont pas eu le temps de sauter hors du trou et sont enterrées vivantes. Ici commence son éducation à la cruauté et à la violence.
Seul avec sa mère, distante et malheureuse, et sa grand-mère qu'il vient de connaître et qui, femme sainte, lui apprend la vie, l'enfant part vivre dans sa famille maternelle, où un grand-père tyrannique et aigri veille sur ses deux fils imbéciles et violents et ne faillit jamais aux coups de fouets hebdomadaires pour ses petits-enfants.
Maxime Gorki découvre ainsi la misère et la violence qui sévit au coeur de sa famille et du petit peuple russe en général et, dit-il, y devient extrêmement sensible. Révolté, il se laisse lui-même prendre au jeu de cette agressivité, peu-à-peu, tout en ressentant constamment l'injustice de ces situations.
Mais, de l'autre côté, il y a cette grand-mère avec qui il partage son lit, qui lui apprend ce qui est bon, lui parle de son Dieu aimant, des êtres fantastiques qui l'entourent et qui connaît tous les contes et toutes les légendes russes.
Cependant, la plume de Gorki est plus subtile que ce que je viens d'écrire, et le personnage du grand-père peut aussi être d'une grand gentillesse et sensibilité tout comme la grand-mère elle-même peut avoir des accès de colère ou de méchanceté.



Par ce roman autobiographique, on retrouve donc en germe ce qui fera de Gorki ce qu'il est, mais également une critique sans concession ni mépris, simplement humaine, de ce peuple qu'il ne cessera d'évoquer par la suite pour en éradiquer le mal et la souffrance.
Il est, de plus, très entraînant, et ce n'est que vers les dernières pages, lorsqu'il approche de l'adolescence, qu'il s'essouffle un peu, tourne en rond. J'y ai retrouvé la même mélancolie et solitude que dans Les Vagabonds.

Ce livre est à lire tout autant pour sa description de la Russie du 19ième siècle que pour cette évocation sensible et sincère de l'enfance.

J'ajouterais quand même que je l'ai lu en traduction anglaise -elle traînait depuis longtemps sur une étagère - mais que j'ai repris des extraits en traduction française pour les citations et que cette dernière ne correspondait souvent pas avec l'anglaise, que j'ai trouvé beaucoup plus riche et agréable à lire, la version française étant ampoulé et vieillote. Il s'agit de celle de Serge Persky, je suppose qu'il y en eu d'autres depuis.
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