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Critique de Sachenka


Maxim Gorki (de son vrai nom, Alexis Pechkov) était un grand auteur russe du début du 20e siècle, très lié au parti communite. Il a écrit des ouvrages primés comme La mère ainsi que La maison Artamanov, j'avais donc des attentes assez élevées envers ce dernier roman qui, hélas, ne furent pas complètement rencontrées. Notez bien que je n'ai pas détesté ce roman, je dirais même que je l'ai plutôt bien apprécié, mais je m'attendais à plus. Disons que l'auteur n'est pas de la même branche que Tolstoi ou Dostoievski. Tout le long de ma lecture, je ne pouvais m'empêcher de faire des liens avec Les frères Karamazov.

Pourtant, le début était assez prometteur. Dans la Russie de la deuxième moitié du 19e siècle, Élie Artamanov arrive de province dans la ville fictive de Driamov avec ses trois fils. Ancien serf, sans le sous mais rusé et entreprenant, il s'immisce dans la maison Baïmakov et s'arrange pour arracher au riche vieillard la main de sa fille unique pour son fils Pierre. C'est le début de la maison Artamanov. Élie est certes intrigant mais il disparaît trop vite ; il n'est pas de la même étoffe que Fiodor Karamazov. Et pareillement pour ses fils. L'ainé et le cadet, Pierre et Alexis, peuvent être assimilés à Ivan. Ils se débrouillent correctement en affaires, se montrent plutôt capables à faire fructifier l'usine construite par le père mais on les distinguent peu, à part le fait que l'ainé soit plus scrupuleux et porté sur l'alcool. Il porte le roman sur ses frêles épaules. L'enfant du milieu, Nikita, se tourne vers la religion mais pas avec la même piété qu'Alexis Karamazov et le père Théodore est bien loin du starets Zosime. Bref, j'avais constament cette impression de déjà vue, mais de moindre qualité. Évidemment, avec un roman de mille pages en moins, je ne peux m'attendre à la même précision dans le détail et l'analyse psychologique de la part de Gorki.

Ne reste que la troisième génération, les petits-fils Élie, Jacques et Miron. le premier est emporté par les idées révolutionnaires, la lutte des classes, le socialisme, le partage des richesse, etc. Il est rapidement désavoué et envoyé au loin, sans le sou. le deuxième est plus sympathique, plus sentimental. Quant au troisième, trop philosophe, cérébral, déconnecté. Les choses iront moins bien pour eux. Et c'est sans doute mieux que la maison Artamanov disparaisse : le roman est comme une chronique annoncée (paru après coup, en 1927) de la Révolution d'octobre (1905) et du régime communiste qui pointe à l'horizon.

En d'autres mots, La maison Artamonov n'est pas un ouvrage révolutionnaire au sens littéraire. J'aurais aussi apprécié un peu plus de descriptions, comme l'apparence physiques des personnages, les paysages et la ville, des scènes de moeurs locales, etc. Toutefois, malgré mes légères insatisfactions, je tiens à rappeler que je suis sévère dans ma critique parce que je ne cesse de la comparer à d'autres oeuvres. Gorki n'était pas tenu de conformer à mes attentes. de plus, il a au moins produit un roman plus accessible que ceux de plusieurs autres grands auteurs russes. Il va à l'essentiel, les relations familiales tendues, la situation de la Russie à un point tournant de son histoire, les courants politiques et économiques de l'époque, etc. Surtout, il parvient à rendre les compréhensible. Bref, il a écrit un travail correct mais, à quelqu'un qui aimerait lire un roman sur l'ascension et la déchéance d'une famille bourgeoise, je lui suggérerais plutôt de se procurer Les Buddenbrock.
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