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Critique de Marti94


« Les bas-fonds » est une pièce de théâtre qui date de 1902 de Maxime Gorki. Elle se passe en Russie mais elle pourrait se passer en France (ou ailleurs) aujourd'hui car elle parle des précaires, des personnes que nous côtoyons souvent et que l'on nomme sous différents vocables : sans-abri, vagabonds, mendiants, sans papiers, déclassés, exclus, marginaux ou autres sdf et même travailleurs pauvres.

Maxime Gorki (de son vrai nom Pechkov) décrit d'une manière très réaliste un groupe vivant en marge de la société moscovite et nous fait pénétrer dans une sorte d'asile où ces hommes et ces femmes peuvent trouver un abri pour pas cher.
Dans la Russie pré-révolutionnaire, ces gens sont de plus en plus nombreux. Ils connaissent la souffrance, l'humiliation, les vains désirs, les colères inutiles et le besoin vital de croire à tout prix en quelque chose de mieux.
La pièce est très marquée par les préoccupations sociales du tout début du siècle. On y voit naître les racines du mouvement révolutionnaire qui allait soulever le prolétariat russe quinze ans plus tard.

Pour moi, le personnage le plus important est Louka, un vieil homme venu de nulle part. Au-delà de tous les démêlés qu'ont les pensionnaires du refuge avec les propriétaires de l'endroit, cet étranger insondable vient bouleverser leur vie en ne faisant rien, en n'utilisant que des mots simples qu'il répand comme un baume sur toutes les blessures. Il se détache des autres par son absence d'intérêt pour sa propre histoire. Alors que chacun se plaint et énumère ses misères, Louka est tourné vers les autres. Il propose à ceux qui souffre et qui cherche de se composer, une autre vision des choses. Il les aide à mener une bataille contre eux-mêmes et les autres, pour rester des hommes et des femmes debout.
Mais quand la désillusion est là, quand la vie est trop difficile pour celui qui n'espère plus rien ou n'a rien à accomplir, la mort prend le dessus.


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