Réda et le maître génie

- Le changement, quelque soit sa nature, fait peur et ta réaction est naturelle, je te rassure. Profite aujourd’hui de l'opportunité qui t'est donnée, va de l'avant et ne t'accroche pas au passé. Ce dernier est en toi et a fait de toi ce que tu es aujourd'hui. Sers-t'en et enrichis le par toutes les expériences à venir.
- Tes conseils vont me manquer.
- Le conseil que je peux te donner est de toujours croire en toi. Fie-toi à ton instinct et construis ta propre route. Peu importe le chemin que tu emprunteras, du moment que tu l'as choisi. Maintenant, passons à une autre chose tout aussi importante, c'est l"heure de mon café ! finit Bachir en attrapant son thermos.

Autrefois, les politiciens étaient animés avant tout par de grandes idées humanistes, ce qui n'était pas incompatible avec leur soif de pouvoir. Aujourd'hui, seul leur intérêt compte et leur ambition ne concerne que leur au pouvoir, par tous les moyens. Quand leur but est atteint, ils usent et abusent de techniques de communication terriblement efficaces pour tromper leur monde et ne se soucient à aucun moment du bien-être du peuple dont ils ont la charge. Ils s'auto-satisfont quand ils arrivent à briser des mouvements de protestation par une violence inouïe, alors qu'ils gagneraient beaucoup plus à être à l'écoute des réels problèmes soulevés, pour tenter de les résoudre. Ils arrivent même à lever les gens les uns contre les autres grâce à des campagnes de désinformation diaboliques. Le résultat est que les riches s'enrichissent et que les pauvres s'appauvrissent. Avec eux, l'homme doit être au service de l'économie alors que cela devrait être le contraire, à mon sens.

- Exact. La morale de cette histoire est qu'il ne faut pas écouter les personnes qui ont la mauvaise habitude de nous décourager et nous privent de nos espoirs et nos envies. Il faut croire en soi et rester positif, tout simplement.

- Le potentiel ne m’intéresse pas. Ce qui m’intéresse, c'est ce qu'un homme en fait. Je suis pour la réalité. De mon point de vue, les paroles non suivies d'actes sont stériles, avaient répondu Anouar.

- Commençons par l'énigme. La veille d'un voyage à l'étranger, un sultan prévient les gardes, chargés de sa surveillance pendant la nuit, de le réveiller à sept heures car son avion doit partir tôt le matin. Le lendemain, un des gardes se permet d'interpeler le sultan pour lui recommander de ne pas prendre son avion car il a rêvé qu'il allait s'écraser. Réceptif aux signes, le sultan suit son conseil et l'avion qu'il devait prendre s'écrase effectivement. Le sultan remercie le garde de lui avoir sauvé la vie mais se voit contraint de le renvoyer sur-le-champ. Pourquoi ?

A Assia, l'utilisation des génies au quotidien constituait une petite révolution aux yeux de Réda. Il avait été habitué à la présence de Dino dès sa naissance, mais le rôle de ce dernier se cantonnait à l'entretien de la maison. De plus, ses parents avaient toujours interdit aux enfants de faire appel aux services de Dino car ils estimaient que cela fausserait leur éducation et les valeurs qu'ils voulaient leur transmettre. Réda le considérait seulement comme un compagnon supplémentaire dans la maison. Ici, le recours aux génies était quasi systématique et dépassait parfois l'imagination de Réda. Il découvrait une organisation à la fois simple et complexe de leur intégration dans la société humaine.

- Cela montre bien que les hommes peuvent arriver à vivre et communiquer en harmonie, en paix, quand ils laissent de côté leurs préjugés, leurs différences pour partager un objectif commun et vibrer ensemble.
- Il s'agit seulement d'une course de tapis Bachir, lui fit remarquer Réda.
- Certes, mais il faut bien un début à tout. Imagine cet état d'esprit au quotidien : le monde se porterait beaucoup mieux et le sens de la vie se recentrerait sur des valeurs humaines plutôt qu'économiques et marchandes.
- Belle utopie mon ami, soupira Réda.
- Rien n'est impossible Réda, il suffit d'y penser et d'y croire.

Son grand-père Anouar lui disait souvent qu'il ne fallait pas se contenter de connaître ou prêcher certaines théories sur la vie mais qu'il fallait savoir les appliquer. Dans le cas contraire, cela revenait à ne rien savoir du tout.

Ce que vous appelez puissance n'est que faiblesse. Vous utilisez des petites rancœurs passagères que vous transformez en haine pour bâtir un château de cartes. Vous vous croyez fort mais n'êtes rien à mes yeux. Votre vanité vous aveugle. Certains mots comme amour, humilité, amitié et solidarité ne font pas partie de votre vocabulaire et ces manques causeront votre perte.

Il en connaissait pas la réponse et détestait tout ce qui avait trait à la littérature, au grand regret de sa mère. Pour elle, la lecture était une source inépuisable de connaissance et d'apprentissage de soi. Elle proposait un large éventail d'histoires qui dépassaient de très loin tout ce qu'un film, même excellent, pouvait apporter.