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Critique de fanfanouche24


Merci à Babelio et aux éditions Naïve pour ce deuxième livre reçu dans le cadre de Masse Critique. « Les tiroirs de Visconti », roman de Didier Goupil.

Un texte léger, qui narre , décrit la vie, les états d'âme de Paul M., collectionneur invétéré, qui transforme sa vie et sa maison en fiction, en choisissant chaque objet, meuble, peinture, vêtement, .. avec soin et exigence. L'histoire d'une maison et d'un parcours de vie, original…

Une écriture fluide, des chapitres courts, une multitude de d'anecdotes qui nous apprennent mille détails sur les différents domaines auxquels s'intéresse notre collectionneur : les objets, les vêtements, les livres, les reliures, les oeuvres d'art, etc.

Une lecture très agréable alliant l'évasion et la connaissance d'un univers spécifique : celui des collectionneurs et des passionnés d'art.

« Paul M. ne savait pas résister à la tentation. C'était un vrai collectionneur qui collectionnait tout ce qu'il est possible de collectionner » (p.25)

« Ce qui m'importe, c'est que l'objet puisse s'inscrire harmonieusement dans le décor. Qu'il me plaise ou qu'il ait de la valeur ne sont pas des critères suffisants. Il faut qu'il apporte quelque chose à l'ensemble, qu'il trouve sa place dans la maison, et, une fois qu'il y est, qu'il ait quelque chose à dire- à me dire
J'attends de la vie qu'elle me raconte des histoires. Comme ce n'est pas toujours le cas, je me les fabrique. Je les invente » (p.26- 27)

« Cette maison, ces collections amassées au fil du temps, vous l'avez compris, c'est ma fiction à moi » (p.29)

« Faire de cette maison une vieille maison de famille, m'inventer une ascendance, ne me fait pas seulement traverser l'espace. Cela me permet également de voyager dans le temps. de me multiplier » (p.33)

Ce collectionneur, Paul M. veut comme la plupart des collectionneurs transcender la vie ordinaire… Un roman qui parle aussi par le biais de la recherche de la beauté , de la mort, de la solitude de chaque être humain, du sens que l'on cherche à donner à son existence. Des mini-récits à l'intérieur de l'histoire ,sur l'art, les objets, d'autres collectionneurs,: Yves Saint-Laurent ,Pierre Bergé, Loti, certains métiers spécifiques , comme taxidermiste , des portraits divers , Marie-François Banier, Pierre Bettencourt, écrivain et frère d'André, le mari de Liliane, certaines prédilections littéraires ou artistiques : Tony Duvert, Gabriel Matzneff, Joe Bousquet, le sculpteur belge, Jules Berchmans, etc.

Le titre de cette fiction m'intriguait ; nous ne comprenons ce choix qu'au terme de ce roman : une anecdote touchant le tournage du « Guépard » de Luchino Visconti , qui nous signifie l'importance des objets sur le ressenti de nos émotions
« Vous savez, Paul, que lorsque Visconti a tourné le Guépard, il a exigé que les armoires contiennent des vêtements de l'époque et que les tiroirs des commodes soient remplis, même si cela ne se voyait pas à l'écran ? Il était persuadé que sinon les spectateurs verraient qu'il s'agissait de décors et que du coup qu'ils ne croiraient plus à l'histoire qu'il voulait leur raconter » (p.118)

Quelques informations sur l'auteur pour achever ces impressions de lecture: Didier Goupil, auteur de nouvelles et de romans, fut professeur de français au CNED ; Depuis 2001, il participe au Festival de la Correspondance de Grignan. Il anime des rencontres ou des ateliers d'écriture. Parmi ses écrits, un premier recueil de nouvelles, publié en 1995, « Maleterre », où l'acte de création et l'obsession qui en découle forment la plupart des toiles de fond de ces nouvelles…comme dans ce roman, où se croisent diverses réflexions sur la recherche de la Beauté, comme sublimation de la vie, et oubli de notre condition de mortel…
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