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Critique de beatriceferon


A Buenos Aires, en 1998, deux amis, Mario et Santiago rentrent ensemble en passant par la Plaza de Mayo où défilent les « Grands-mères ». Mario confie les doutes qui le tourmentent : il ne ressemble pas du tout à ses parents, n'a jamais vu de photos de la grossesse de sa mère, ni de lui bébé... Ne serait-il pas un de ces enfants adoptés que recherchent les Grands-mères ? Il décide donc d'aller passer les tests ADN et son ami l'accompagne dans cette épreuve.
Lorsque les résultats arrivent, des surprises de taille les attendent.
Lorsque j'ai vu ce bel album, j'ai immédiatement pensé au magnifique roman d'Elsa Osorio, « Luz ou le temps sauvage », qui met en scène une jeune fille découvrant avec horreur qu'elle est en réalité un bébé volé à ceux qu'on a appelés « desaparecidos » et que son grand-père qu'elle aimait tant avait appartenu aux dirigeants de la dictature militaire qui avait ordonné tant de tortures et d'exécutions. de nombreux nourrissons avaient été confiés à des familles proches du régime afin d'être éduqués dans les idées prônées par le pouvoir. C'est ainsi qu'est né le mouvement des Grands-mères de la Place de Mai (Abuelas de Plaza de Mayo) qui menaient une révolution pacifique se contentant de défiler devant la maison du chef de l'État en tenant devant elles les photos ou les noms de leurs enfants disparus.
C'est à travers une fiction très proche de la réalité que Matz et Mayalen Goust leur rendent hommage.
La couverture élégante et ses couleurs tendres m'ont donné l'envie de découvrir leur interprétation de ces drames.
J'ai beaucoup aimé les dessins qui représentent des personnages gracieux aux visages fins et corps longilignes.
Les tonalités utilisent, le plus souvent, une gamme de verts et il y a beaucoup d'arbres dont le feuillage semble traversé et secoué par le vent.
La mise en couleurs est très originale car elle procède par petits traits formant des sortes de losanges, ce qui donne l'impression d'un travail lent, précis et minutieux. J'apprécie énormément une des pleines pages où Santiago et Victoria, dans les bras l'un de l'autre, paraissent flotter dans un genre de nuage gris.
Bien que triste, évidemment, l'histoire m'a beaucoup plu et ménage quand même des moments joyeux ou tendres dans l'ambiance généralement morose.
J'ai adoré cet album.
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