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Critique de Floyd2408


Certaine découverte semble quelques fois, ressembler à une amertume à laquelle la déception prédomine, comme ce roman Shamane de Marc Graciano, pourtant tout était en accord avec les émotions qui gouvernent mon esprit, la première de couverture une oeuvre de Georges Peignard, ce portrait de femme hypnotique, laissant flotter une sévérité mystérieuse, un voile obscur contrastant avec le cuivre de la chevelure et ce regard fixe marron qui s'échappe de l'horizon de notre perception, puis cette quatrième de couverture m'emportant dans une aventure solitaire dans le coeur de la Nature, la symbiose respirait une certaine sérénité littéraire et une belle découverte avec un auteur inconnu français, au final, ce fût un beau fiasco, une lecture fortement ennuyeuse avec un soupçon de révolte.

Marc Graciano est un auteur français que je découvre avec son roman Shamane des éditions le Tripode publiée janvier 2023, c'est son septième roman, son premier Liberté dans la montagne en 2013 semble avoir eu une bonne critique par les médias et une controverse par de nombreux puristes, trouvant ce roman illisible, se référant à la citation de jean Ricardou :

« le roman n'est plus l'écriture d'une aventure, mais l'aventure d'une écriture. »

Je m'aperçois que son dernier roman est juste une performance prosaïque, où l'intrigue n'est pas importante, voire inexistante, est-ce un roman inclassable par sa forme, 16 chapitres, 16 phrases, un rythme de prime abord à bout de souffle, par son style de description à la minutie d'un devoir scolaire, je me suis perdu dans cette errance de répétition abusive de « et », « et puis », une litanie épuisante de devoir subir une lecture descriptive, de traverser des chapitres entiers à suivre le mouvement d'une yogeuse, de préparation de thé, d'un repas, même la partie paysage est un regard voilé à travers des mots sans saveur, terne et de plus l'incohérence de l'histoire, s'il y en avait une.

Je me suis terriblement ennuyé dans cette copie descriptive d'un devoir scolaire, je ne comprends pas cette manie d'essayer des prouesses littéraires, des tentatives prosaïques laborieuses, ces phrases sans fin à la saveur savoureuse de Proust qui s'évaporent dans l'éternité renaissent à ma mémoire pour me laver de cette marmelade de mots soporifiques, je n'oublie pas ce roman d'une seule phrase d'Ali Zamir, un monologue ambitieux, riche d'aventure, liant la difficulté de l'exercice et celui de l'histoire, pas comme Marc Graciano, avec ce Shamane sans histoire, des petites nouvelles qui se suivent avec cette héroïne comme fil conducteur, il n'y a pas de transition, pas de liant, pas de fluidité dans ces morceaux descriptifs, juste une accumulation de chapitres qui se suivent, tel un recueil de nouvelles avec un thème central.

Il faut souligner la faiblesse des mots et la pauvreté de l'intrigue, sans vouloir être trop critique, je n'ai pas su trouver le plaisir de lire ce roman, surtout avec ce dernier chapitre extravagant dans sa forme énigmatique et surtout avec l'ensemble du roman, Marc Graciano, joue sans conviction, un dénouement digne des thrillers, ce coup de théâtre qui déstabilise le lecteur n'est qu'un soufflet, juste un bouquet final inachevé, une sorte de pétard mouillé. L'héroïne solitaire coule doucement vers les pentes d'une vie de bohème solitaire, dans une Nature en mouvement, cette vie de femme partie sur les routes dans son camion aménagé, style camping-car, vagabonde dans ce paysage qui l'aspire dans des vapeurs d'alcool et de paradis artificiel, flânant sur les sentiers, les chemins qui l'absorbent dans cette incivilité humaine, elle rencontre une randonneuse inconnue, un homme visitant son habitat de vie roulant sans y être autorisé, le reste est une multitude crachat verbale totalement sans saveur, un roman inutile qui marquera par cette prouesse scolaire abrutissante et puérile.
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